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UNE TETE BIEN VIDE (Hernandez)

tetebienvideBobby est un gamin sans histoires. Bien sûr, sa tête, un peu plus grosse que la normale, lui vaut d’être la tête (justement…) de turc du duo Rufus/Francisco mais il a des amis et est même amoureux, en secret bien sûr, de la belle Lorena. Mais l’adolescence du jeune garçon se passe beaucoup moins bien : peu intéressé par l’école, Bobby se donne une image de rebelle, inspiré par les groupes punk (les Germs, les New-York Dolls) ou glam (T-Rex, Alice Cooper) qu’il écoute et tombe bientôt dans l’alcool et la drogue. Et alors que les jolies filles du lycée vont partir étudier à la fac, sortir avec d’autres mecs et se marier, lui reste chez son père et se trouve un petit boulot (il fait le ménage) dans un bureau…

Comme dans “La saison des billes”, l’un de ses 2 romans graphiques (avec “Julio”) précédemment sortis chez Atrabile, où il suivait le quotidien de gamins pour mieux montrer leurs jeux, leur façon de fonctionner en groupe ou leurs angoisses, Hernandez s’intéresse dans “Une tête bien vide” à une autre période clé de la vie : l’adolescence. Une période, on le sait, sensible et difficile mais qui décide pourtant de beaucoup de choses pour la suite. De mauvaises influences, quelques mauvais choix, une présence parentale trop lointaine peuvent en effet mener certains ados dans des impasses qu’ils auront ensuite bien du mal à quitter. Bobby pourrait en témoigner, lui dont les excès le mèneront, notamment, à frapper son père ou à faire une crise cardiaque très jeune.

Un sujet quasiment sur mesure, se dit-on, pour Hernandez. Sur le papier. Car malheureusement, contrairement par exemple à “Julio”, récit dans lequel il parvenait à saisir, avec une grande justesse et de l’émotion, les moments pivots d’une vie, il ne trouve que rarement le ton juste dans “Une tête bien vide”. Inexplicablement, Hernandez manque ici souvent de subtilité (à l ‘image de la couverture) et son récit se fait plus moraliste. Il n’y a pas grand chose à reprocher au dessin ou à la narration, fluides, mais les scènes, souvent courtes, restent anodines, voire, parfois, peu opportunes. Et au final on traverse ce récit comme Bobby a traversé sa vie : avec des regrets, notamment quand on pense à ses précédentes œuvres…

(Roman graphique – Atrabile)

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