ALBUM. Impossible de se tromper : ce disque est bien une production Small Budget. On y retrouve les visuels typiques de son fondateur (Stéphane Delevacque), aussi connu pour réaliser le fanzine Rad Party. Des dessins de la pochette, à ceux de l’insert (particulièrement rempli), on est heureux de retrouver le style du bonhomme.
Côté musique, on ne sera pas étonné de retrouver ces deux groupes parisiens amateurs de hardcore old-school réunis sur une même galette. Unlogistic étant dans la place depuis un bail, nous commencerons par eux.
Et comme toujours avec Unlogistic, difficile de prévoir à quelle sauce le groupe va nous bouffer. on sait que ce sera sans doute furieux, certainement mélodique, mais c’est à peu près tout. Pour le coup, j’ai l’impression que l’ensemble se veut moins brutal que lors de la précédente livraison. Place à leur penchant mélodique. Bon, pas de soucis, on retrouve encore une fois leurs déboulades hardcore binaires, leurs plans mélo sirocco, et la pointe d’electro. Les explosions hardcore soutenues par une boite à rythme, restent toujours aussi efficaces, même si je les préfère évidemment en concert, là où le groupe prend toute son ampleur. Je passe les plans hardcore mélo (de vieux restes de l’époque Upstairs People) qui me touchent moins, pour retenir trois surprises de choix : « Scheiflewitz », un morceau electro (sans doute évadé d’un de leur nombreux projets electro) bien flippant, mais parfaitement ficelé (sous titré « Megateuf à Nuremberg » pour vous donner une idée), ainsi que les tubesques « I don’t Want » et « Mould » (le bien nommé), deux grands moments de power pop.
Le plus important étant bien entendu de voir tout ça en live.
Du côté des Crippled Old Farts dont c’est le premier disque, on peut aussi être content. Nés sur les cendres des discrets Customers, ce groupe s’efforce de renouer avec l’énergie des premiers combos hardcore ricains (Adolescents et Circle Jerks pour ne citer que les plus évidents). Et si l’exercice peut vite tomber dans le monotone, ce serait sans compter sur la maîtrise des parisiens. Car on retrouve bien sur ce disque la puissance des groupes de l’époque, l’envie d’en découdre, ainsi que leur créativité mélodique. Le chant de Steph « Rad Party » (puisque sa participation ne s’arrête pas au visuel de la pochette) n’y est pas pour rien. Bourré de frustration et de violence, il renvoie directement à la dureté originel du style. On retrouve ainsi la force de l’époque. Des morceaux de deux minutes dont les idées, ramenées à leur plus simple appareil, font mouche à tout les coups. Notons par ailleurs les refrains accrocheurs (typiques du style) et les chœurs de footballeurs parfaitement adaptés. Mention spéciale pour l’excellent Fadding Charms, sur lequel on retrouve Natasha de Kïmmo pour quelques gueulantes efficaces. En voilà qui ont tout compris des années 80. Dommage qu’ils n’aient pas existé à l’époque, on les aurait retrouvé sur une des fameuses compilations hardcore (Flex your Head, This is Boston not L.A., etc.) !
(LP – Rejuvenation / Small Budget / Emergence / Wee Wee / etc.)