MAXI. Si « Irreversible« , le premier titre, laisse encore entendre quelques réminiscences post-hardcore dans les refrains scandés (qui reviendront ici ou là), il sera bien difficile à ce quatuor montpelliérain de cacher leur référence principale, dont le nom du groupe lui-même est tiré. Je veux bien entendu parler de Killing Joke (première période), dont ce premier maxi pourrait être des chutes de studio oubliées.
Parti d’un projet solo de Greg Reju (boss du label Rejuvenation), dont on connaissait l’amour inconditionnel pour la bande de Jaz Coleman, Unspkble est vite devenu un groupe à part entière. Et sur ces premiers 6 titres, on sent une belle maîtrise de l’exercice.
La guitare notamment, connait les codes, et s’insinue, sinueuse et malsaine, sans avoir besoin de se mettre en avant, en amenant beaucoup à l’ambiance des morceaux (à l’instar de Geordie Walker). Derrière le duo basse-batterie, dans lequel on est heureux de retrouver Seb Dodus, l’excellent batteur du groupe Pord, et Greg Reju donc, tient le rythme d’une main de fer, puissante et technique.
Les titres s’enchainent, tous plus sombres les uns que les autres, et on se laisse prendre au jeu, ayant parfois l’impression d’écouter Killing Joke sur certains moments instrumentaux (même si les français se veulent beaucoup moins hargneux et flippant). Le chant n’est évidemment pas celui de Jaz Coleman, et c’est tant mieux. Là encore, il y a bien les codes de ce post-punk 80s, version gothique, mais je crois que le son à tendance me perturber, comme si la voix ne s’intégrait pas bien à la musique. Pourtant les mélodies et les intentions sont bonnes.
Peu importe, pour un premier essai, on sent que le quatuor montpelliérain tient son univers, fait de noir, de gris… et de frictions.
N’attendez pas d’Unspkble d’attitude cockney, le groupe préfère trainer la patte, complexifier un peu son approche en mode noisy, et faire durée la menace à coup de rimel noir. Car, si le quatuor évite soigneusement toute dérive metal (et je les en remercie), il aime flirter avec le goth-rock, ce qui semble leur aller à ravir. Et qu’en dit Jaz Coleman ?
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