2058, Monplaisir. Cité tentaculaire créée par un mégalomane du nom de Springy Fools. Un gigantesque complexe de loisirs sur 300 000 hectares qui revendique un choix sans limites pour ses 18 millions de visiteurs quotidiens. Tout y est jeu, y compris le sexe ou la mort ! Zachary Buzz, qui vivait jusque là à la campagne chez ses parents, y arrive pour tout autre chose : il vient de s’engager dans son académie de police d’élite pour devenir Urban Interceptor et traquer les criminels. Mais savait-il que les exploits des Urban Interceptors étaient retransmis en direct sur les innombrables écrans de l’énorme parc d’attractions ?
Le destin de certaines séries ne tient parfois pas à grand chose ! Luc Brunschwig, dans les remerciements qui précédent “Urban”, explique que le projet de la série est en fait né lorsqu’il avait 15 ans, quand il décida d’imaginer l’histoire qui pouvait accompagner le morceau “Sin City” d’ACDC qu’il écoutait beaucoup à l’époque. Après de nombreux essais infructueux et un titre utilisé par quelqu’un d’autre entre temps (Frank Miller était passé par là…), la série était entrée en phase d’hibernation. Jusqu’à ce qu’il y a deux ans Roberto Ricci ne sollicite Brunschwig et lui demande s’il n’avait pas un projet qui dormait dans ses tiroirs…
A vrai dire, il n’y a pas que le titre qui lui a été “volé” entre temps. Car les thèmes développés ici par le scénariste (cette société hyper informatisée qui contrôle, façon Big Brother, tous les citoyens via caméras, cartes ou codes et dont le fantasme de voyeurisme contamine les visiteurs, qui ne manquent par exemple jamais un duel -à mort !- entre un criminel et un Urban Interceptor) ont déjà été traités dans bon nombre de récits d’anticipation depuis. Du coup, “Urban” a parfois des airs de déjà vu. Heureusement, on sait l’intérêt que Brunschwig porte à ses personnages et la série est aussi, et surtout, un récit initiatique, celui de Zach qui, débarquant de sa campagne (une sorte d’alter ego de l’auteur quand dans sa jeunesse il rêvait de partir de sa province natale ?), va découvrir la ville et ses excès, ses tentations, ses aspects liberticides mais aussi l’amour…
Comme d’habitude, la narration de notre homme est parfaitement maîtrisée. Et comme Roberto Ricci met judicieusement le tout en scène, dans un style qui peut rappeler le Gimenez de “La caste des méta-barons”, on a bien envie de voir comment “Urban” va évoluer !
(BD –Futuropolis)