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VAGUE DE FROID (Cremers)

BD. Vous ne connaissez probablement pas encore Jean Cremers. Et pour cause, le lauréat du grand prix Jeune Talent de Quai des bulles, le festival de Saint-Malo, débute tout juste sa carrière dans la bande dessinée. Mais cela ne va pas durer…C’est la qualité de ce Vague de froid, son premier roman graphique pour Le Lombard, qui nous fait dire ça ! Certes, pour ses débuts narratifs, notre homme, « pensant manquer d’expériences dans la vie pour dessiner quelque chose de suffisamment évocateur pour le lectorat », a préféré puiser dans l’histoire de sa famille et se diriger vers l’autofiction. Le voyage en Norvège dans lequel Martin et Jules se lancent, à l’arrache ou presque, avec juste une toile de tente rudimentaire et un réchaud, Jean et son grand frère (qui porte le même prénom que dans le récit) l’ont aussi vécu. Et l’attirance de Martin pour la mythologie nordique et ses Dieux, Odin et Thor en tête, est également véridique. Mais le reste (et notamment LA raison qui pousse Martin à entreprendre ce voyage et à vouloir gravir le rocher du Preikestolen) est pure fiction. Déjà très maîtrisée. Qui raconte, de façon vraiment personnelle (Cremers utilise notamment des cases, et même des planches, entièrement muettes pour laisser toute sa place au lecteur afin qu’il puisse ressentir les émotions des personnages) et avec sensibilité, la façon, étrange (tout le monde ne se tourne pas vers Thor ou Odin dans ce genre de cas…), de Martin de surmonter le mal-être qui a pris possession de lui depuis la tragédie qui l’a touchée. Vague de froid est aussi une jolie déclaration d’amour à la famille et à la fraternité car si Jules a accepté l’invitation de son frère c’est pour y remplir son carnet de croquis afin de valider son diplôme mais surtout pour montrer à ce frère devenu renfermé et mélancolique qu’il n’est pas seul pour traverser cette épreuve et qu’il peut compter sur lui et sa famille. Un road-trip touchant, qui sonne vrai, dans lequel la Norvège, ses fjords majestueux et sa faune, que Cremers dessine d’un trait fin et simple, sans fioritures, mais sûr, est omniprésente. Une très belle découverte !

(Récit complet, 256 pages – le Lombard)

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