BD. La fête du géant s’organise. Et cette année VilleVermine célèbre les 50 ans de l’acte héroïque de Boris Tassard et ses fiers gaillards qui pourchassèrent le géant dans toute la ville pour le punir des méfaits qu’il avait commis (on dit qu’une nuit il aurait forcé les portes d’un pensionnat pour jeunes filles…) et le mettre hors d’état de nuire. Alors la fille de Tassard a décidé de faire appel aux services de Jacques Peuplier pour qu’il retrouve le merlin que son père avait utilisé pour fendre le crâne de celui qui avait semé la terreur dans la ville. Une quête qui va mener notre détective aux méthodes étranges (il peut communiquer avec les objets) dans les souterrains de VilleVermine, le royaume des “fleuvistes”, une sorte de secte qui dit nettoyer la ville de ses souillures, où il va rencontrer un autre géant, le petit-fils de Jo, qui lui raconte une toute autre version de la mort de son grand-père…
Julien Lambert a visiblement du mal à quitter VilleVermine ou plutôt Jacques Peuplier, son “héros” misanthrope qui préfère la compagnie des objets à celle des humains. Après la réussite (le premier tome a obtenu le Fauve polar SNCF à Angoulême 2019) de son diptyque, il revient avec une nouvelle enquête, un one shot cette fois, dans la ville grise et morne de VilleVermine. Qui va emmener Peuplier dans des recoins sombres de la ville mais aussi de l’âme humaine. Car la légende de ce géant cache en fait une toute autre réalité, bien sordide et glaçante…
Si l’on retrouve avec plaisir l’univers, et le travail graphique (un trait fin à la plume qui garde une belle spontanéité)!, singuliers, de Lambert, Le Tombeau du géant nous laisse une impression assez mitigée. Bien sûr le message féministe, très critique envers les hommes et leur tendance à rabaisser les femmes et à les garder sous leur joug, est plus que jamais nécessaire. Mais sa façon de le transmettre ne nous convainc qu’à moitié, la faute à un scénario qui manque parfois de clarté et qui est juste globalement moins inspiré que celui du diptyque.
(Récit complet, 96 pages – Sarbacane)