Paris, Gibus.
Même si je n’apprécie guère cette salle parisienne au son catastrophique, l’affiche alléchante me pousse à aller tâter de la boule à facette et de la machine à fumée (boîte de nuit oblige).
On s’en doutait, on retrouve pas mal de monde en ce vendredi soir, et si la salle est encore clairsemée quand Vidéodrome joue son set, elle ne tardera pas à se remplir gentiment.
C’est la première fois que je vois le trio bordelais en live. Leur album possède quelques qualités et j’étais curieux de voir ce que ça donnait sur scène. Pas franchement aidé par le son de la salle, le groupe balance une bonne énergie punk sur fond de synthé analogique, mais l’ensemble est assez cacophonique. Le son de basse est difficile à cerner, aspirant avec lui le relief des morceaux. Du coup, les tubes fonctionnent à pleins régimes, avec leurs refrains accrocheurs, mais on a vite l’impression de se retrouver devant une longue ligne droite garage / synthpunk sans variation. Franchement, pour commencer la soirée, cela me convient parfaitement, mais on pouvait s’attendre à mieux au vu de l’album qui vient de sortir.
Le niveau va monter d’un cran avec l’arrivée du Prince Harry. Le duo machine / guitare va nous asséner un très bon set, avec son lot de nouveaux morceaux. Les rythmiques electro ont toujours tendance à bomber un peu trop le torse (à grand coup de kicks maousses), mais l’ambiance générale reste bien au post-punk acéré. Le public se met à lever les genoux, la danse envahit les premiers rangs. Les sourires apparaissent sur les visages. Le duo belge nous le rend bien en enchaînant les surprises. En plus de quelques nouveautés goûteuses, LPH a eu la bonne idée d’inviter la chanteuse de The Guilt (groupe punk suèdois) pour une excellente reprise de The Motormark (« we are the public »). Très bon moment. Les gars m’ont presque fait oublier le son merdique de cette salle !
Les plaisantins de Violence Conjugale viennent clore la soirée avec leur cold wave brute et cynique. Minimal, sombre mais frontal, le duo joue étrangement sur l’humour et la bonne humeur en concert. Et le mélange ambiguë fonctionne à merveille. Le cynisme prend tout son sens (malgré une voix qui a bien du mal à sortir du mix) et les rythmiques entraînent rapidement la salle dans une danse frénétique. L’ambiance est à la déconne et à la vanne cinglante. Les Frustration, venus soutenir leurs potos, en seront les principales cibles (ce soir c’est l’anniversaire de Mark, leur batteur)… Bref, le duo m’a joyeusement emmener dans son univers (avec des sons de boites à rythmes vraiment classes) même si je ne suis pas leur premier fan sur disque.
Une bien belle soirée d’anniversaire, Mark devait être content.
photos : JY LaMenace

