ALBUM. Quand ce nouvel album s’ouvre sur l’hilarant Another Chorus, sur lequel Gordon Gano chante (pas mal de fois, bien sûr…) « Please, don’t sing another chorus. That’s the thing that really bores us » (S’il-te-plaît, ne chante pas un autre refrain. C’est vraiment le truc qui craint), on pressent que les Violent Femmes vont se montrer inspirés sur Hotel Last Resort. Une auto-dérision et un côté joyeux et délirant qui sont en quelque sorte la marque de fabrique du punk folk des américains et que l’on retrouve aussi, par exemple, sur Free Ride ou Not Ok. Mais il serait dommage de réduire la bande à Gano à ça car Violent Femmes c’est aussi des morceaux qui peuvent prendre aux tripes, comme le très dépouillé, et magnifique, God Bless America ou I’M Not Gonna Cry et sa clarinette qui donne un côté klezmer au titre. Des morceaux qui sont d’autant plus touchants qu’on ne les voit pas forcément arriver, le groupe prenant un malin plaisir à surprendre l’auditeur, à mêler le léger et le grave au sein d’un même album. Un groupe libre, assez inclassable (capable de mettre un morceau a cappella façon gospel, Sleepin’ At The Meeting, sur un album), qui confirme, avec Hotel Last Resort, son retour au tout premier plan depuis la sortie de We Can Do Anything sorti en 2016 après une pause de 16 ans.
(PIAS)