BD. A force de baigner dans les guerres et d’être entouré par les morts, Mc Giles avait fini par croire que rien ne pouvait être pire que cette vie-là, sur Terre, faite de souffrances et d’horreurs. Il se trompait. Il le comprend quand il arrive en Enfer…Où l’attend le désarroi infini, l’agonie perpétuelle. Où il va devoir creuser, à la pioche, jour après jour…Voilà sa peine. Un prix à payer que l’on ne peut éviter. Car nul ne s’est jamais échappé de l’Enfer. L’Équarisseur et sa meute de chiens fous y veille. Pourtant, c’est bien ce que viennent lui proposer Fegelein, un ex-nazi et ses complices : Anne Bonny, compagne de la pirate Mary Read au XVIIIe siècle, Jack, assassin de prostituées à Londres entre 1888 et 1891, Locuste, empoisonneuse dans la Rome antique ou encore Gesualdo, compositeur de madrigaux qui assassina sa femme et son amant…Ils pensent connaitre un passage par une porte de traverse…
Volage est un cauchemar que l’on traverse sur 130 pages. Un récit halluciné qui n’est que noirceur, souffrance, sang, démons et autres monstres horribles. Une chasse à l’homme menée par l’Équarisseur, démon des Enfers particulièrement effrayant juché sur son étrange monture zombie. Et qui voit Mc Giles et ses complices de circonstance utiliser tous les subterfuges à leur disposition (la dissimulation, bien sûr, la ruse, le combat mais aussi la trahison…) pour semer leur bourreau. Des ténèbres, peut être trouées d’un mince rayon de soleil à la fin, grâce à Volage, la femme-oiseau, que Sandoval met en images avec excès et maestria. C’est d’ailleurs probablement pour cela que Desberg a décidé de lui confier son scénario : pour sa capacité à donner vie aux créatures démoniaques les plus inquiétantes et étranges qui soient et à créer un univers cauchemardesque au possible grâce à son travail graphique fantastique, un crayonné poussé d’une grande finesse, rehaussé de peintures, le tout sans encrage pour garder toute sa spontanéité et son expressivité. Sandoval apporte clairement la puissance visuelle dont Volage avait besoin pour fonctionner. Un récit singulier, que ce soit dans le fond ou la forme !
(Récit complet, 140 pages – Daniel Maghen)