Orgue un peu flippant en introduction. On a l’impression d’entrer dans une église. On ne sait pas trop à quoi s’attendre. Il faut dire que le gars de la pochette, vieux fusil en main, ne fait pas dans l’accueillant. Puis les rythmiques 80’s entrent en jeu. Les synthés analogiques lâchent leurs mélodies. Ces deux bordelais (anciens Aeroflot et Years of No Light) ont troqué leurs guitares pour des machines analogiques, poussant la chansonnette sombre (le très bon « Slugs ») comme s’ils étaient Martin L. Gore et Dave Gahan. Mais Plus on avance, plus la lumière baisse pour devenir obscure comme du Soft Moon. Le duo va naviguer entre electro-pop et synthwave, morceaux dark et mélodies plus pop. Parfois les sons vont s’égarer vers quelques boites de nuit belges (Clean) sans qu’on sache vraiment pourquoi, avant de revenir sur quelques valeurs sûres des années 80, quitte à devenir agressif (Nation) pour réveiller l’auditeur. En général, le duo maîtrise ses ambiances mais se perd parfois à vouloir être partout. Les mélodies radiophoniques de certains morceaux luttent avec les sonorités caverneuses des autres. On se demande ainsi si c’est le même groupe qui plombe l’ambiance à coup de rythmiques dark et qui invite le grand public en flirtant avec Depeche Mode. On retiendra quelques petites perles (« The Beast » en fait sans doute partie), mais c’est vrai qu’on se serrait passer de quelques zigzags moins cohérents.
(Album – A Tant Rêver Du Roi / Detonic)