ALBUM. Un nouvel album de Yann Tiersen ? Oui et non. Je m’explique… En fait, le compositeur a décidé de revisiter quelques uns de ses anciens morceaux, 22 en tout quand même (ce qui explique que Portrait soit un double album), sur lesquels il a parfois changé les arrangements, ajouté des instruments ou invité musiciens ou chanteurs (Stephen O’Malley de Sunn O))), Olavur Jakupsson, John Grant ou sa propre fille, Emilie, sur plusieurs titres) à participer. Auxquels il a ajouté 3 nouveaux morceaux pour faire bonne figure. Pour un résultat réussi. Qui confirme, au passage, ce que l’on pensait déjà : on préfère clairement ce que Tiersen faisait avant. Du coup, on retrouve avec plaisir ces “classiques” tout en les redécouvrant, le lifting que le musicien leur offre ici leur donnant une nouvelle jeunesse. Et il y en a un peu pour tous les goûts puisque Tiersen a pioché dans tout son répertoire (de La Valse des Monstres, paru en 1995, jusqu’au dernier All, sorti l’an dernier) et tous les genres qu’il a pu aborder : chanson réaliste, musique contemporaine ou morceaux plus accessibles qui lorgnent vers la pop (et qui nous parlent moins…). Difficile en pareil cas de résister au petit jeu des morceaux favoris. Alors citons-en 3 : Sur le fil, présent sur l’album Le Phare (l’un de ses meilleurs) et rebaptisé ici, pour l’occasion, The Wire, très touchant avec ses cordes ; Comptine d’un autre été (l’après-midi), bien sûr, qui fait toujours son petit effet avec sa magnifique ligne de piano mélancolique et The Jetty (qui s’appelait auparavant La Jetée et qui est tiré de l’album Les retrouvailles). Et les 3 nouveaux morceaux dans tout ça, allez-vous me demander ? Ils ne sont pas vraiment transcendants même si les fans de Blonde Redhead écouteront avec curiosité Closer, titre auquel les américains prêtent leur voix.
(Mute)