Personnellement je n’ai jamais vraiment compris le petit buzz que suscitaient les productions de ce groupe américain. Y retournant souvent par petites touches, je ne suis pourtant jamais rentré dans leur univers sonore. C’est grave, Docteur ? Annoncé comme un album de rupture, In and Out of Youth and Lightness était peut-être l’occasion de voir le trio de Louisville sous un nouveau jour, sous un nouvel angle. Est-ce un défaut d’être optimiste et tenace ? Ce troisième album amène ses neufs chansons sur des terrains aux ambiances plus sombres et plus pesantes. Les morceaux s’étirent et s’imposent par leur lourdeur. Ils creusent un sillon qui cherche à approfondir et définir une nouvelle approche émotionnelle qui ne laisse peu de place à la folie. Peut-on encore vraiment parler de noise-rock ici ? Tempos ralentis, voix monocorde, guitare s’efforçant péniblement de trouver des lignes mélodiques salvatrices. A l’exception de ‘Miss Tambourine Wrist’ et de ‘White Golden Rings’, ce nouveau disque est ennuyeux et on se demande qu’est-ce qui a bien pu les piquer pour sombrer dans cette léthargie. Le trio donne l’impression de s’enferrer dans des plans stériles (même, ‘Future Heart’, le morceau le plus enlevé, manque de coeur) et dans des idées sans issue. Loin de toute magie, d’énergie bouillonnante, d’expérimentations et de sonorités excitantes, l’album s’avachit et nous, on pique un roupillon avec. Les Jeunes Veuves ne sont pas en forme et ont pris ici un coup de vieux. Et n’allez pas me raconter qu’il s’agit là de l’album de la maturité…
(Album – Temporary Residence)