BD. L’instructeur TIN-E.103 n’était pas du tout programmé pour ça ! Lui qui avait pour mission de faire pratiquer le sport à des humains va pourtant se retrouver, par un drôle de concours de circonstances, totalement hors la loi de la suprême gouvernance du Canon en aidant des agrestes, des humains qui ont refusé d’être augmentés ou assistés par ordinateur, à convoyer une sculpture jusqu’à un musée clandestin situé sur la planète Door Ka Grah…
Art devenu interdit parce que son mystère défie la norme numérique de l’algorithme définitif qui règne désormais, via le Canon, dans toute la galaxie et Futuropolis comme maison d’édition : vous l’avez peut-être deviné, Mimésia avait été initialement pensé pour intégrer la collection Louvre éditions/Futuropolis. Sauf qu’entre temps des divergences de point de vue sont apparues entre les différentes parties et que la collection n’existe plus. Pas de quoi décourager Hugues Micol. L’auteur, qui avait déjà bien avancé sur son projet, a mis la dernière main à son récit de SF qu’il a pensé comme une mise en garde, singulière et délirante, contre l’intelligence artificielle, danger qui guette de plus en plus la création. Et quoi de mieux pour ce faire qu’une imagination humaine bien débridée et un travail graphique à l’ancienne (pas de palette graphique ici, évidemment!), à la peinture et au pinceau, pour faire passer son message et pointer du doigt le risque d’uniformisation de la culture si l’utilisation de l’IA venait à se généraliser…Visuellement très réussi, Mimésia nous propose donc un voyage dans le futur plein de surprises dans lequel une poignée de réfractaires continuent de lutter contre la dictature du tout numérique tout en proposant, chemin faisant, une réflexion sur l’Art et ce qu’il représente pour l’Homme. Un récit étonnant tout autant que savoureux qu’une IA n’aurait clairement pas pu imaginer…
(Récit complet, 72 pages – Futuropolis)
