BD. Pas étonnant que les habitants aient rebaptisé Tranquilleville en Thrillerville…Deux randonneurs partis escalader la montagne ne sont toujours pas redescendus. Encore un coup de la Sasquatch qui habite la forêt du coin ? A moins que ce ne soit d’Artagnan Tremblay, alias la machine, dont la prison vient de partiellement flamber et qui est de nouveau en cavale après avoir été condamné à 20 ans de réclusion. Bref, le shérif Mackenzie et ses députés vont avoir du pain sur la planche. Mais ça, ils ne le savent pas encore. Car pour l’heure, ils sont sur le lac car Bérubé a décidé de pêcher de nuit à la dynamite…
À Tranquilleville, tout le monde se connaît. Enfin presque, car chacun a ses petits secrets…Qui sait, par exemple, que Bloup, le monstre marin, existe vraiment et que c’est grâce à Bérubé qu’il a pu survivre ? Que le shérif avait une aventure avec la femme de Raymond Raymondi, avant que celui-ci ne devienne maire ? Que Jolibois est devenu garde forestier pour mieux jeter un œil aux activités de la Sasquatch ? Eh bien, on va tout découvrir dans ce récit choral survitaminé, sorte de série B totalement délirante à l’accent québécois ! L’évasion de la machine va en effet bousculer le quotidien de la petite ville endormie et son désir de vengeance va obliger chacun à tomber les masques.
Thrillerville a beau avoir un côté totalement loufoque (on y rencontre quand même un tueur, le yéti québécois et une créature marine, entre autres…), judicieusement mis en valeur par le dessin humoristique hyper vivant de Puvilland d’ailleurs, il n’en reste pas moins parfaitement construit. Un puzzle imaginé par Lerenard dont les pièces ont été habilement dispersées avant que le scénariste ne les remette en place, petit à petit, avec talent, pour nous proposer, en conclusion, une vue d’ensemble de Tranquilleville et ses habitants. Une comédie aux accents horrifiques, très rythmée, vraiment réjouissante, qui peut notamment compter sur des dialogues savoureux et une galerie de personnages étonnante.
(Récit complet, 224 pages – Editions Daniel Maghen)