ALBUM. On ne va pas se mentir : si on s’est initialement intéressé à Camilla Sparksss, c’est parce que ce projet est piloté, depuis une bonne dizaine d’années maintenant, par Barbara Lehnhoff, la moitié féminine de Peter Kernel, duo post-punk/art rock suisse dont on aime la singularité. Parce que dans ce projet, à la base solo (Aris Bassetti, son compère habituel, a cette fois visiblement participé à la composition et a même produit l’album…), Lehnhoff laisse avant tout libre cours à ses aspirations électros. De l’électro souvent inventive, qu’elle croise bien sûr avec pas mal d’autres genres dans une volonté d’expérimenter et d’y imprimer sa personnalité. Holy Shit qui ouvre ce nouvel album, le quatrième après For You The Wild, Brutal et Lullabies, annonce d’ailleurs la couleur avec sa jolie ligne mélodique tristounette malmenée par des interférences électroniques ou de gros beats. Une drôle d’alchimie, entre beauté et dissonance. La suite sera plus mélodique, se recentrant autour d’une électro-pop parfois teintée de noise, mais réservera quelques surprises malgré tout…
Quand on n’est pas un habitué du genre, il faut bien sûr une ou 2 écoutes pour aller au delà des gros beats de I like The Noise ou des synthés hyper vitaminés dansants de Backflip. On découvre alors la subtilité de l’écriture de Camilla Sparksss et, surtout, sa capacité à accrocher l’auditeur, chaque morceau comportant au moins une belle idée. Sur The Stranger, ce sont ces synthés dramatiques touchants qui apparaissent sur la seconde partie du morceau. Stormseeker, véritable tube en puissance, peut quant à lui compter sur une ligne de guitare cold inspirée qui lui donne un côté dark wave bienvenu. Sur Amami Tu, c’est le chant grave de Francesco Bianconi, invité pour l’occasion à venir placer sa voix sur le titre. Des idées qui font mouche et qui nous obligent, après plusieurs écoutes, à nous rendre à l’évidence : ces 8 nouveaux morceaux fonctionnent, une nouvelle fois. Et bien ! Ils s’avèrent même parfois touchants (pas étonnant quand on sait que l’album a été écrit pour exorciser la mort de son père) tout en vous donnant envie de danser. Voilà en tout cas un album qui risque de vous faire sortir, comme nous, de votre zone de confort musical même si les fans de Peter Kernel ne seront pas totalement en terrain inconnu.
(On the Camper Records)