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WOMEN OF THE WEST (Oger/collectif)

BD. Il est difficile en ce moment de se promener entre les étals des libraires sans se faire tirer dessus par un cow-boy : nous sommes en effet cernés par les westerns. Entre, notamment, l’hommage à Blueberry, Sur la piste de Blueberry, la collaboration entre Dubois et Henriet, La Vallée des oubliées et donc ce Women of the West, le nouveau récit collectif dirigé par Tiburce Oger, la concurrence est forte. Et elle peut peut-être porter préjudice à certains titres, du coup. Women of the West a cependant un avantage : le public connaît la série de Tiburce Oger puisque c’est le cinquième titre du genre que le scénariste sort. Cette fois, il a eu la bonne idée (même si certains vont peut être dire qu’il aurait pu l’avoir plus tôt…) de mettre en avant les femmes dans la conquête de l’Ouest. Car si la vie d’un cowboy était compliquée et souvent courte, que dire de celle des femmes…Souvent victimes de la violence des hommes dans des territoires où la loi n’avait que peu d’impact, elles furent souvent battues, kidnappées, violées ou tuées…Et il fallait donc un sacré courage quand on était une femme pour accepter d’aller vers l’Ouest, d’autant qu’elles étaient en grande minorité (elles ne représentaient que 10% de la population totale à l’ouest du Mississippi…). Women of the West leur rend donc hommage dans ces histoires courtes dans lesquelles on rencontre des femmes shérif, des blanches arrachées à leur foyer et devenues esclave des shawnees ou, au contraire, des Amérindiennes enlevées à leur tribu et obligées de devenir l’épouse d’un blanc, d’ex-esclaves éprises de justice ou tout simplement des femmes libres qui ne veulent pas qu’on leur dicte leur vie…

Et la belle inspiration de ce nouveau récit (un fil rouge, une discussion, qui sonne un peu artificielle parfois, entre une journaliste et une chamane Amérindienne, militante pour les droits des femmes autochtones, permet de lier les différentes histoires) est bien sûr d’avoir confié ces récits à des dessinatrices (on trouve tout de même quelques hommes, des habitués : Gastine, Bertail et Boucq) comme Augustin , Dethan, Miss Prickly, venue de la BD Jeunesse, Thillier, Zuccheri ou encore De Cock que l’on connaît habituellement pour son travail de coloriste. Comme souvent avec ce genre d’exercice, l’ensemble est assez inégal et Oger donne l’impression, par moments, de s’essouffler un peu mais on ne peut que saluer la volonté de Women of the West de mettre en lumière une histoire peu racontée, celle des femmes lors de la conquête de l’Ouest américain et de rappeler aussi la stérilisation forcée de plus de 70 000 femmes autochtones dans les réserves entre 1960 et 1970…

(Recueil d’histoires courtes, 114 pages – Grand Angle)

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