Le virage électro des italiens Aucan manquait cruellement de piment et d’originalité pour nous garder dans leur soutien. Leur electro flouteuse pour boite de nuit coincée me déprimait. Peut-être leur manquait-il un bon gros flow, et un gros beat ne regardant plus derrière. C’est en tout cas ce qu’on peut se dire à l’écoute de cet album de remix beaucoup plus convaincants que les originaux (du moins si vous n’êtes pas allergiques à l’electro). Que cela soit les deux auto-remix du groupe avec Dalëk ou Spex MC au chant, ou ceux des collaborateurs conviés (en vrac : Ambassadeurs, Broken Haze, Niveau Zero, Scorn, Cécile, Skyrider et Shigeto), les titres mettent les deux pieds dans le plat, définitivement tournés vers la piste de dance déviante, le gros son, et le beat explosif, et, dans la majorité des cas (on n’est pas à l’abri de quelques déchets à zapper sous peine de renvoie gastrique), cela leur redonne des couleurs. Finit la branlette electronica pour post-rocker bobo*, les rappeurs et autres machinistes allemands remettent tout cela dans le droit chemin, donnant un bon coup de pied dans la fourmilière. Mention spéciale aux explosifs « Storm », « Away! » et « Save Yourself », ainsi qu’au très Steve Reich-ien « Embarque » de Cécile (si on oublie le beat dance). Bon, ce disque reste un album pour clubers de mes deux, tendance déviant du ciboulo, mais dans le genre (qui n’est sans doute pas celui de la maison), et grâce à leurs nombreux collaborateurs, les italiens relèvent enfin la tête.
(Album – Jarring Effects)
* Il faudra tout de même zappé la piste 5 et son « Underwater Music » seul morceau non remixé du disque, et seule vraie bouse.