Paris, Grand Halle de la Villette, 31-01-2025
Pour ce premier jour du mondial du tatouage, c’est donc le label Born Bad qui est à l’honneur, avec deux poulains de choix puisque ce sont les excellents Bracco, et les patrons historiques Frustration qui sont chargés de faire danser les tatoueurs en ce jour pluvieux.
Quand j’arrive sur place un peu avant 21h, les deux furieux de Bracco ont déjà bien entamé leur set. Pas très cool quand le concert est annoncé a 21h. Autre déconvenue, la très grosse scène est installée au milieu des stands du salon… Les deux ambiances ne sont pas séparées, et les pauvres groupes se retrouvent à jouer en face de stands de fringues et de bonbons. Côté tatoueurs, il n’y a que Tintin, la star française qui a son stand avec vu sur la scène, les autres (le gros du salon) sont derrière la scène ou à l’étage.
Bref, je ne suis pas venu pour me faire tatouer un dragon dans le dos, et la première impression en regardant Bracco sur cette très haute scène, c’est que j’ai l’impression d’être à la foire à la saucisse, et j’ai vraiment de la compassion pour eux. Il faut dire qu’il n’y a pas grand monde, du moins pour l’espace alloué. Et il plane une ambiance franchement étrange. Sur scène pourtant, le duo donne tout ce qu’il a. Le chanteur, toujours en slip noir, se contorsionne comme à son habitude. En face, son acolyte s’excite sur une batterie de fortune. Tout cela donne vraiment envie d’y croire, car les Bracco sont vraiment bons sur scène (comme sur disque d’ailleurs), et pourtant, difficile de rentrer dans leur concert. En façade, les beats pleins d’infrabasse écrasent tout le reste. Je ne retrouve pas l’indus qui s’y cache. Throwing Gristle se sont fait la malle. Sur le final j’ai même l’impression d’entendre Prodigy. Ça aurait peut-être marché en fin de soirée, mais là, devant le public clairsemé, avec les stands éclairés sur les côtés, impossible de vraiment rentrer dans le trip.
Je m’inquiète un peu pour la suite. Je me dis que ça risque d’être aussi malaisant. Le temps de regarder un peu les stands des artistes (il n’y a pas grand monde dans le salon en ce vendredi soir) et les quelques culs qui se font tatouer, que Frustration prend ses quartiers sur l’immense scène.
Et contre toute attente, le groupe va réussir à nous embarquer. Le son est beaucoup mieux, le public, un peu plus nombreux, se condense un peu plus devant la scène. On peut essayer d’oublier la fête à la saucisse, et rentrer dans le concert. Le groupe revient de tournée, et ne semble pas dépité par les conditions. De Pat (comme d’habitude) à Nikus, tout le monde bouge, et le groupe occupe bien les 150 mètres de la scène. Le set mélange habilement toutes les époques avec quelques vieux morceaux (No Trouble, Blind), quelques titres de Empire of Shame (Excess / Dreams, Law, Right and Duties) et les nouveaux, tirés de Our Decision. Les titres en français (Le Grand Soir, Consumé) sont eux aussi bien représentés. Devant, une partie du public se laisse entrainer dans la frénésie de la danse, ce qui met en PLS le service de sécurité. Service de sécurité qui interdit d’approcher la scène à moins d’un mètre, pour laisser le cameraman faire sa captation. J’en pleure.
Bref, des conditions franchement étonnantes qui n’ont clairement pas aidé pour passer un bon moment, mais si Bracco en a fait les frais, Frustration a réussi à nous les faire oublier et on repart malgré tout content de cette soirée, mais sans tatoo.