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Whispering Sons et Delacave ont plongé Petit Bain dans la froideur des 80’s

24 mars 2022, Paris (Petit Bain)

Prévu à l’origine mi-décembre, le concert des belges de Whispering Sons a donc été reporté au 24 mars pour cause de pandémie. Si l’annonce nous avait attristé à l’époque, nous sommes plutôt heureux de nous retrouver sur le toit de Petit bain, en cette fin mars, pour profiter des premiers beaux jours de l’année (du moins pour les Parisiens). 

Delacave

Mais avant de découvrir ce que donne le groupe live, je suis ravi de retrouver le duo Delacave qui ouvre la soirée. Lili et Seb s’installent sur scène, en toute simplicité, comme à leur habitude. C’est elle qui entame le set avec quelques notes de basse épûrées avant qu’il la rejoigne en lançant rythmiques et sons synthétiques. Effet garantie. Côté spectacle, je connais les drômois, je ne m’attends pas à m’en prendre pleins les yeux. Par contre côté musique, j’ai l’impression que leur son a pris de l’ampleur, que le spectre s’est développé… à moins que ça ne soit le système audio de Petit Bain qui rende plus hommage aux sons analogiques du synthé de Seb Normal par rapport aux plus petites salles dans lesquelles j’ai déjà pu les voir. En tout cas, cela leur donne une dimension electro plus poussée, et ça leur va plutôt bien. Derrière la froideur plombée de leurs compos, se dégage une dimension planante du plus bel effet. Il y a parfois une rencontre entre un son analogique distordu bien cold et des harmonies quasi sixties ou presque psyché. Je me dis que ce serait parfait pour écouter chez moi, tranquillement. Il faut avouer que rester debout devant la scène pour ce type musical me demande un peu plus d’effort. Le décrochage est à porté de main. Mais ce serait dommage, car les morceaux du couple ont définitivement pris de la hauteur et méritent toute notre attention. Une soirée qui débute donc parfaitement.

Delacave
Whispering Sons

Reste a voir maintenant ce que donnent les stars de la soirée en live (les retours des amis les ayant déjà vus variant beaucoup). La salle se remplit un peu plus. Le groupe a le vent en poupe, le post-punk est a la mode. Je me demande ce que les morceaux froids du groupe vont donner sur scène. Mais dès les premières notes je suis rassuré. Le son est énorme. La guitare ne se laisse pas museler par cette basse bien présente, ça rock. Et évidemment il y a la chanteuse, avec son énergie masculine, et sa voix grave qui vient rappeler qu’on n’est pas là pour se marrer. Joy Division est passé par là. Mais derrière la façade froide, la tension ne retombe pas. Je vais même trouver la trace d’influences fugaziennes (ou de The Sound comme me le souffle une amie) dans certaines guitares (ce que je n’avais pas ressentie sur disque). Le guitariste semble d’ailleurs prendre plaisir à être là, rompant le style plus statique des autres. Les titres s’enchainent jouant avec la tension comme des montagnes russes. Le groupe est très fort pour faire monter la sauce, tendant l’élastique au maximum, juste avant de finir ses morceaux, au moment même où vous vous attendriez à partir sur le refrain libérateur (pas de ça ici). Contre-pied parfait. Alors certes, on sent la maîtrise parfois trop présente, sans le moindre fil qui dépasse, on peut aussi craindre que le groupe dévie dans les prochaines années vers des morceaux moins tendus, ne gardant que son talent pour faire dresser les poils (nous aurons d’ailleurs droit à une jolie ballade piano voix en fin de concert, qui pourrait rappeler Nick Cave). Nous verrons… en attendant, malgré un ou deux morceaux moins captivant en milieu de set, les belges ont réussi à m’embarquer pleinement dans leur live, entre énergie et tradition post-punk (c’est sûr qu’on pense à beaucoup de choses déjà entendu dans les 80s), et je ne peux que leur tirer mon chapeau.

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