ALBUM. Pour son second album en solo (le premier, This Machine Kills Artists, est sorti en 2014), le leader des Melvins s’est cette fois adjoint les services de Trevor Dunn (le bassiste de Mr Bungle avec lequel il avait déjà joué, dans Fantômas ou Melvins Lite, l’une des nombreuses incarnations des Melvins) pour assurer le tempo, à la contrebasse. Buzz Osborne se mettant quant à lui à la guitare acoustique. Mais avec notre gaillard, « acoustique » ne rime cependant pas avec intime ou délicat, vous vous en doutez. Les cordes, rarement caressées, sont, au contraire, la plupart du temps malmenées. Et parfois une seconde guitare plus mélodieuse, tantôt mélancolique (Science in Modern America, probablement le meilleur morceau de ce Gift of Sacrifice, à égalité avec Housing, Luxury, Energy) tantôt lumineuse (mais oui!) comme sur Delayed Clarity, fait son apparition. Ajoutez quelques breaks surprenants et bruitistes, ici ou là des bidouillages électro parasites, des sons de synthé psychédéliques (comme ceux accompagnant l’apparition d’extra-terrestres dans les mauvais films de SF…) pour clôturer les morceaux et, bien sûr, le chant typique, oscillant entre l’inquiétant et le véhément, d’Osborne et vous aurez une petite idée de ce que donnent ces morceaux. Du « folk » façon Melvins. Peu conventionnel, parsemé de moments de folie, de sautes d’humeur et d’expérimentation. Mais aussi de passages tout simplement beaux qui prennent aux tripes. L’occasion de découvrir une autre facette du talent du leader des Melvins ! Gift of Sacrifice ne laisse finalement qu’un seul regret : sa durée. L’album est en effet assez court car s’il est composé de 9 titres, seuls 6 d’entre eux sont des morceaux à proprement parler, les 3 autres (cosignés par Trevor Dunn) étant des impros expérimentales assez courtes faisant office d’introduction, d’interlude et de conclusion.
(Ipecac Recordings)
