BD. Pour sauver ses sœurs brouches, Tempérance a accepté de rejoindre les forces obscures de la Brume. Et « Moineau », enfin plutôt la tête de zombie qu’il est devenu à sa mort, la mène vers son maître. De leur côté, Grisette, Esma et la jeune Omi sont toujours à la recherche de Tempérance mais comment la trouver dans la Brume ? Enfin, au village, après que la Brume ait été une nouvelle fois menaçante, Zelda et les autres sorcières décident de partir prêter main forte à leurs sœurs…
Après un tome 1 qui avait retenu l’attention grâce à son superbe travail graphique (un trait souple, très vivant, à la palette graphique et des couleurs numériques, dans des tons majoritairement violet, rose et gris, envoûtantes, que l’on croirait appliquées au pinceau) et à une histoire aussi singulière que divertissante, Stéphane Fert propose la suite de ce conte moderne et décalé, poétique, aussi, parfois. Le brouillard narratif dans lequel il avait laissé le lecteur commence ici à se dissiper (il reste bien sûr quelques zones d’ombre mais on découvre dans ce tome 2 l’origine de ce monde ou qui est vraiment Tempérance…) et on commence aussi à y voir plus clair parmi ces sorcières, Omis, Célestes et cette Brume. Un univers incroyablement riche (presque trop, du coup la lecture n’est pas toujours aisée) qui nous parle de tolérance, de différence, du manque d’humilité des Hommes face à la nature, d’écologie et du combat à mener contre les Ténèbres et la barbarie. En mêlant fantasy, baston (Tempérance est toujours prête à en découdre quand l’injustice pointe le bout de son nez…) et humour (citons l’apparence, surprenante, de certains zombies ou la gouaille savoureuse -« T’as le grillon qui attaque la salade » ou encore « retourne-lui la marmite »- de Grisette et de ses sœurs) avec inspiration et une belle personnalité. Reste à savoir comment Stéphane Fert (qui a été choisi par Gallimard, on vous le dit au passage, pour illustrer les couvertures des Harry Potter dans la collection Folio Junior…) va conclure cette histoire foisonnante…
(Série, 136 pages pour ce tome 2 – Dargaud)
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