Les disques de Filiamotsa m’avaient laissé un agréable souvenir, et j’étais donc très heureux de retrouver les texte de G.W. Sok sur les compositions d’Anthony Laguerre (tous deux formant le L et le S de ce nouveau projet, vous l’aurez deviné).
Cette fois-ci, on sent dès le premier morceau que les deux ont voulu explorer un peu plus le champ des possibles, travaillant notamment avec l’orchestre du GAM de Nancy. Les cordes et les cuivres font donc entrer la poésie de Sok dans une autre cour, peut-être celle des grands ? Mais soyons honnêtes, ce n’est pas quand l’orchestre s’impose, tout cuivre dehors, que le talent de ces deux nous touche le plus.
On préfère les retrouver plus intime, avec cette guitare inspirée, à la rigueur aidée d’un violon discret ou mieux encore, quand les cordent se font sombres et inquiétantes… mais sans en faire des caisses, sans s’orienter vers des paysages un peu pompeux vers lesquels les orchestres peuvent facilement nous emmener. Sur « When the Vowels Fall », les morceaux naviguent parfois bien proche de cette limite.
Heureusement ce n’est pas toujours le cas, et les ambiances plombantes de l’orchestre se combinent souvent merveilleusement à la poésie de l’ancien chanteur de The Ex, aujourd’hui assagi et prêt à se présenter à nu.
Mais nous ne cacherons pas pour autant notre plaisir quand la guitare de Laguerre (et celle d’Eric Thomas) et la batterie de Jean-Michel Pirès refont surface sur « Can’t Breathe », le morceau rock du disque. Quoi qu’on en dise, cette formule là leur va toujours à ravir.
(Album – Sérotine Records/Tractor Notown)