ALBUM. Après avoir « croqué un pigeon congelé » il y a quelques années (voir la chronique ici), le groupe de banlieue parisienne toujours aussi discret, sort donc de sa salle de répétition pour nous dévoiler « le chemin de concombre« . Tout un programme (et une pochette assez abominable qui ne devrait parler qu’aux jeunes parents). A l’époque, je m’étais pris leur premier album en pleine tronche, sans rien connaitre d’eux. Une vraie découverte. Et depuis, plus rien. Enfin, depuis, j’ai quand même entendu beaucoup de projets comprenant l’hyperactif Dylan Bendall (Schoolbus Driver, Urine, Lab°, 1=0) et je me suis habitué à son chant typé, son jeu de guitare, et ses aptitudes créatives. Moins de surprise donc, mais cela ne change pas la qualité de cet album. Car, question noise, post-punk et autres musiques dissonantes, ce petit trio sait toujours y faire. Jonglant entre gros riffs puissants (plus qu’à l’époque), chant haut perché (la marque de fabrique de Dylan), dissonance noise, et ritournelles emo-pop, ces trois là n’ont rien perdu de leur bon goût. Aussi à l’aise pour arracher les tympans à coups de guitares aiguisées, que pour vous bercer avec de subtils morceaux noisy-pop comme avec « My Bad Plaything« , ou la première partie de « Bronze » (durant lequel les Pixies semblent jouer le jeu de l’emo-pop). Respiration bienvenue dans ce disque (le chant de Dylan étant assez épuisant sur la longueur). Et je ne parle pas de la ballade ultra-radiophonique « Become a Man (become a fan) » que n’auraient pas reniés certains groupes pop anglais des années 80. Aussi bon dans la gifle que dans la caresse disais-je. Pour le reste, on reste bien entendu plus dans la secousse, mais la bonne secousse. Mon seul regret restera donc de voir un tel groupe disparaître entre deux enregistrements (donne-t-il au moins des concerts ?). Au point de me demander si ce disque (aussi bon soit-il) et cette chronique ont vraiment un sens ?
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