Bref, c’est décidé, Positive Rage sera de la partie !
Quand on arrive dans la salle, Revok a déjà commencé. Le son n’est pas très élevé, mais je suis tout de même content de les voir dans ces conditions. Certes, il y a beaucoup trop d’infra-basse, et pas assez de claquant, mais c’est toujours mieux que dans un bar (du moins pour le son), et le bon côté de la chose, c’est que ça fait remonter leur côté sombre, et j’aime plutôt bien. En plus, ça semble réussir à Fab, au chant, qui montre un charisme que je ne lui connaissais pas. Le salaud ferait presque peur avec cette voix d’outre tombe et sa barbe de bucheron. Les autres semblent un peu plus retenus, mais l’ensemble avance comme il faut. Ils auraient sans doute pu faire mieux, avec plus d’intensité, mais n’oublions pas que le groupe ouvre, et que la salle n’est pas encore bien remplie quand il commence, ce qui n’est pas fait pour les aider. Du coup, je trouve que le groupe s’en sort vraiment bien avec son post-hardcore sombre et lourd.
Quand Narrows arrive sur scène, je ne sais toujours pas à quoi m’attendre, mais dès les premières notes, je sais que je vais aimer. Le chant n’est pas aussi en avant que sur disque, tandis que l’énergie est démultipliée. Dave (Botch) tient son rôle de frontman hardcore à la perfection, pendant que les autres musiciens balancent leurs riffs sans retenu. Comme je le pensais, les deux guitares m’emballent. Je retrouve le jeu de Jodie (Bullet Union) même si son son s’est endurci… ses rythmiques hallucinantes, aussi furieuses qu’inventives arrachent tout. J’adore aussi les petites finesses de Ryan (These Arms Are Snakes), ses petites notes aigües et pleines de delay (le tubesque « Newly Restored » est à tomber). Rob, le bassiste d’Unbroken, n’est pas en reste. Ça bastonne en finesse. Etrange mélange de gros hardcore et de guitares subtilement noise. Le groupe n’hésite pas à laisser redescendre la pression avec de petits intermèdes quasi-sixties avant de repartir de plus bel. Rien à redire, si le disque me laissait plus perplexe (notez l’utilisation de l’imparfait), j’ai vraiment apprécié leur concert. Ce groupe est une mine d’idée rythmiques pour n’importe quel guitariste. Et quand on sait que le groupe ne répète quasiment jamais (personne n’habite dans la même ville, voir le même continent pour Jodie), je peux vous certifier que la claque n’en est que plus impressionnante. Total respect (surtout vu la gentillesse et l’ouverture qu’ils témoignent).
photos : [CG]
Merci à Pousse Elvis