DESI COBRA + LOUISE MITCHELS + KIMMO + PORD + CHEVREUIL + KOURGANE 23.04.2011, St Ouen (Mains d’œuvre)
Nous y voilà. Troisième édition du Fuckfest, le rendez-vous des musiques déviantes, bruyantes, et salissantes. La précédente édition nous avait laissés d’excellents souvenirs (à lire ici), du coup, comme beaucoup, nous étions impatients de reprendre une petite dose cette année.
Au programme, peu de grosses têtes d’affiche, mais une programmation qui sent bon les passionnés : Pord, Chevreuil, Louise Mitchels, Kourgane, Headwar, Marvin, Shub, etc. Nous étions aussi particulièrement impatients de revoir nos amis de Basement, malheureusement le groupe a dû annuler deux jours avant l’ouverture du festival, laissant sa place au pied levé à Kimmo.
Et que serait un tel festival sans tous ces habitués qu’on retrouve à chaque édition. Tous ces activistes et autres passionnés des quatre coins de la France, enfin réunis. Avant tout, ce Fuckfest#3 restera un excellent week-end de rencontres et de bavardages. Mais nous n’en oublions pas la musique pour autant, surtout que les choses sont assez minutées.
Desi Cobra
Ça commence d’entrée avec DesiCobra, groupe comprenant une des organisatrices de l’événement (le K. de GTOK). A ses côtés, Aurelie (ex-Schoolbusdriver), et Ben (Shub). Le trio vient tout juste de sortir son premier mini-album et je suis curieux d’entendre tout cela sur scène. Le public commence à arriver doucement, tandis que le groupe assure ses morceaux avec classe. Ça sonne bien, et je retrouve tout le talent que j’avais décelé sur disque (et oui, j’avais toujours loupé leurs précédents concerts). Karine joue excellemment bien de son orgue. Certains les comparent à Marvin, surtout à cause de la configuration à mon avis. DesiCobra est beaucoup plus krautrock que le trio de Montpellier. Sur le dernier titre, le chanteur de Allez, Kikette! (à l’origine dans le groupe) vient compléter la formation pour une prestation assez bruitiste mais plutôt convaincante. Dans la salle, même si tout le monde n’est pas encore arrivé, et que l’ambiance est encore timide, je crois qu’on apprécie tous. En tout cas, moi, je trouve que la soirée commence excellemment bien.
A peine le temps de dire bonjour aux retardataires, et c’est déjà les Louise Mitchels qui enchaînent. Le groupe est en formation réduite, à trois (c’est à dire sans la seconde batterie). Le son est peu confu, surtout dans les basses, mais contrairement à DesiCobra, le groupe n’a pas pu faire de balance (comme tous ceux qui suivront), ceci expliquant peut-être cela. Peu importe, les morceaux sont là, les sourires sur les visages aussi. Je ne sais pas pourquoi je retrouve toujours un petit côté grunge dans les compos de ces parisiens. En tout cas, même si je ne reste pas jusqu’à la fin (n’oublions pas que je joue juste après), le concert est bon.
La suite devra se lire sur les autres webzines puisque que c’est à Kimmo de monter sur scène. Je passe de faux reporter à pseudo-musicien. Notons juste que j’y laisserai un ampli, grillé dans la bataille (et que nous ferons du coup un set décousu et très court).
Le temps de reprendre mes esprits et c’est Pord que je retrouve sur scène. Comme le veut leur réputation, c’est une machine de guerre qui affronte le public. Ça bastonne sévère, très heavy, et très technique. Là aussi, l’album vient de sortir, et le trio le défend merveilleusement. Dans la salle, la température monte d’un degré. Dommage, je suis au fond, et le son n’est pas aussi précis que je l’aimerais. Je ne vois pas bien le batteur que j’adore pourtant regarder lors de leur concert. Peu importe, Pord viennent d’imposer leur style. Beaucoup les attendaient, et je pense ne pas me tromper en disant qu’ils n’ont pas déçu.
Place ensuite aux revenants de Chevreuil. Malheureusement dérivant dans de longues discussions avec l’ami Lolo à ce moment là, j’ai tout simplement loupé leur concert. Selon les retours que j’ai eu, le duo a rejoué ses vieux tubes, au milieu du public, réjouissant les fans du groupe, sans non plus retourner l’ensemble du public. Certains regrettent que le style de Chevreuil soit devenu si convenu aujourd’hui… Mais c’est ainsi.
Puis Kourgane ont l’honneur de conclure cette première soirée. Le groupe offre comme à son habitude une prestation réglée au millimètre, très pro. Presque trop. Le chanteur en fait beaucoup, sans grande générosité malheureusement, mais ça assure techniquement, rien à redire. Derrière la musique envoie, en boucle, tranchante. Les fans adorent tandis qu’une partie du public sort. Kourgane divise, mais n’est-ce pas une preuve de personnalité forte ?
Le premier soir touche à sa fin. Le public, venu en grand nombre, semble heureux. Les discussions s’étirent encore un peu, tandis que dans le combat qui oppose l’alcool à l’homme, certains perdent. De notre côté, nous devons encore ramener le matos au local où nous finissons la soirée tranquillement avec le parrain « américain » de la soirée (Mr Nextclues).