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CONFINE#22 : Thomas Czopp, Unlogistic (Paris, Fr)

[Journal de Confinement] J’ai connu notre vingt-deuxième invité dans les années 90 alors qu’il jouait dans les Upstairs People. Thomas Czopp a depuis radicalisé le propos avec Unlogistic ou Retsar Baï Naïm. Cet amateur de skate, que vous avez aussi pu croiser dans Black Shabbath, Moustafa Moustache, ou dernièrement dans Déjà Mort aux côté de Guillaume Gwardeath (notre premier invité à lire ici), nous parle depuis son appartement parisien, dans lequel il réalise quelques clips pour son groupe. Alors Thomas, ça te fait flipper ce confinement ou, du moins, ce qu’il engendre ?

[épisode#22] Thomas Czopp joue dans UNLOGISTIC et dans RETSAR BAÏ NAÏM.

1. Tu es où en ce moment ?

Je suis chez moi, à Paris. Juste avant le confinement je me suis demandé si j’allais pas descendre dans le sud, dans ma famille, mais rapidement je me suis dit que premièrement, j’allais peut être contaminer mes vieux, qui sont déjà un peu fragiles, et deuxièmement, qu’on allait plus pouvoir se supporter au bout d’une semaine, mème s’ils sont plutôt cools. Et j’ai bien fait, tout le monde est en bonne santé, et personne ne s’engueule.

2. Comment tu t’occupes pendant le confinement ?

Je me suis dis que j’allais faire plein de musique, ben j’ai toujours pas commencé, au bout de trois semaines. Si, au début on a fini le mix et mastering de Retsar Baî naîm, le groupe de fast dans lequel je beugle, tout ça à distance, double mix d’ailleurs. Un avec Martin, un ami de l’IRCAM, pour un 45 tours qui va sortir sur Emergence Records, et un mix différent avec Olivier, le chanteur de Pogo Car Crash Control, qui sortira sur une cassette audio, mix qui est peu plus extrême. On a trouvé ça rigolo comme idée. Aussi, on bosse à distance sur la pochette du prochain Unlogistic, qui a été produit par Chris Bernard, des Homeboys/Napoléon solo. Et en plus là je me mets à faire des vidéos pour Unlo, avec des images que je demande aux copains de tourner chez eux (voir ci-dessous). J’ai l’air d’être occupé comme ça mais, je glande pas mal quand même. Sinon comme tout le monde, bien dormir, bien manger, bien boire, sport comme en prison, et apéro par écrans interposés.

3. Quel est ton (ou tes) disque.s doudou pendant cette période étrange ?

Mes disque doudou, ils ne changent pas par ce que c’est le confinement. Et il y en a plusieurs, ce sont les 4 derniers albums de Propagandhi, « Potemkin city limits », « Failed states », « Supporting caste », « Victory lap ». J’arrive pas à m’en lasser. Ce groupe qui passe pour beaucoup de gens comme un banal groupe de punk rock des années 90, est beaucoup plus que ça. C’est du progpunkmetalcathédralpop, que des adjectifs qui, séparés, sont des styles souvent dégueulasses en général, mais mis ensembles par Propagandhi ça devient magnifique. Ça fait des millions de fois que je les écoute et je trouve des nouveaux trucs à chaque fois dans leur musique. Un peu comme Tool, que j’adore aussi. La comparaison est risquée, mais elle tient la route pour moi. Mais d’une manière plus générale, j’écoute beaucoup de punk rock et de hardcore quand même, comme d’hab. Et tout Condense en ce moment, best french band of all time.

4. Comment tu vois l’après (personnel / groupe / société) ?

Jusqu’à hier, j’avais plutôt le moral, mais là je vois les choses en noir, mais noir de chez noir. Les contrôles dans la rue qui s’intensifient, ça me fait flipper. L’économie qui va s’écrouler, ça me terrifie. Le gouvernement qui va à coup sûr prendre les pires décisions économiques à la (potentielle) sortie de la crise sanitaire, en renflouant les banques et en nous pressant comme des citrons, je chie dans mon froc. L’état d’urgence sanitaire quasi permanent qui nous attend et qui nous emp^chera de manifester notre colère, me donne des crises d’angoisses. Et pour couronner le tout, je suis intermittent, je suis pas près de rebosser sur des concerts de sitôt, bref je suis super pessimiste, mais ça m’empêche pas de rigoler quand même pour l’instant. C’est surtout pour mon fils de 13 ans que je m’inquiète. Quel monde de merde, même si on est pas les plus à plaindre comme dirait Bouga dans Belzunce Breakedown. Et puis les concerts me manquent aussi, les copains, les embrassades, l’amour, la nature, et mon skate PUTAIN! Rolaha, je suis sur la pente descendante moi. Je vais m’ouvrir une bière. Ah si y a quand même un truc positif, on respire dans Paris! Dommage qu’on puisse plus sortir.

Prochain épisode >>> le groupe Liiek (Berlin, Allemagne)

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