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JESUS LIZARD rack

ALBUM. S’il y a un groupe qui fut la quintessence du son noise rock de Touch and Go dans les années 90, ce fut bien Jesus Lizard. Reconnu pour sa section rythmique en béton armée, sa guitare démoniaque  et son chant sans fioriture, le groupe de Chicago toucha avec ses premiers albums ce qui pouvait se faire de mieux en matière de noise sournoise. Et il faut avouer que peu de groupes depuis sont arrivés à un tel équilibre entre sonorités dissonantes, et bases solidement ancrées.

Alors quel fut notre plaisir quand l’annonce d’un nouvel album, 25 ans après leur dernier disque studio (Blue), s’est propagée. 

Mais venait avec la joie, une certaine angoisse. « Blue », le dernier album avec lequel il nous avait laissés, n’était pas leur meilleur, et les reformations, vous le savez bien, ne sont pas toujours de grandes réussites, malgré la nostalgie qui nous pousse à dépenser des fortunes pour voir quelques vieilles stars essayer de retrouver l’énergie et l’arrogance de leur 20 ans.

Mais l’écoute de ce RACK est sans appel. Jesus Lizard a encore des choses à dire. Un titre en 4 lettres, RACK, comme si l’histoire ne s’était jamais arrêtée (et le dogme des noms d’album en quatre lettres non plus). Et nous voilà devant onze titres qui reviennent avec ce que le groupe sait faire de mieux. Dès le premier titre, « Hide & Seek », on se croirait revenu au milieu des années 90, quand le groupe imposait son rythme. Un blues déjanté et poisseux, un noise-rock de cowboy texan, un délice !

« Lord Godiva »  ou « Alexis Feels Sick » semblent tout droit sortis d’un disque de l’époque. Mais le groupe avance et travaille de nouvelles énergies, sans postures nostalgiques. Un choix judicieux qui lui permet de sortir son épingle du jeu. Car ce nouvel album n’a rien d’un disque de reformation, et encore moins d’un disque de vieux. Il s’inscrit entièrement dans l’histoire du groupe, quand ce dernier était au meilleur de sa forme.

Alors s’il faut chercher la petite bête, on pourra rester hésitant devant « Armistice Day », et son essai plus calme et chanté. Pas certain que cela soit la voix à creuser. Mais heureusement, ce n’est pas ce que le groupe a choisi pour ce disque. Il veut encore monter sur les barricades, et envoyer ses pavés. Onze exactement. 

Il n’y avait pas beaucoup de groupes qui pouvaient nous redonner envie de nous replonger dans le noise-rock en 2024, Jesus Lizard faisait évidemment parti des rares élus, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il le fait de la meilleure des façons. La légende des beautiful losers est de retour !

(11 titre – Ipecac)

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