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L’OMBRE DES LUMIERES 2. Dentelles et Wampum (Ayroles/Guérineau)

BD. La roue a fini par tourner. Endetté, menacé par le père d’Eunice de Clairefont qui l’a provoqué en duel, abandonné par ses protecteurs, le Chevalier de Saint-Sauveur n’a d’autre solution que l’exil dans le nouveau monde. Mais sur le bateau qui le mène en Nouvelle France, il entrevoit la lumière : le moyen de revenir à Paris en héros, son honneur retrouvé. Pour cela, il lui faut relever le défi du comte de Mirepoix : réussir à marier Aimée, la fille du marquis d’Archambaud, à un sauvage, un Iroquois. Impossible ? Rien n’est moins sûr avec Saint-Sauveur, capable de tout, pour arriver à ses fins…

Le premier tome de L’ombre des Lumières nous avait enthousiasmés, avec les intrigues et autres jeux de séduction des courtisans qui ne veulent qu’une chose : se rapprocher un peu plus du roi. Sans oublier son portrait, mordant, de ce fameux siècle des Lumières et, surtout, de ses ombres : femmes méprisées, paysans exploités, « sauvages » d’Afrique et d’Amérique que l’on dit sans âmes pour mieux justifier leur esclavage tandis que les nobles festoient à Versailles…Mais il fallait probablement un peu de nouveauté pour relancer l’intérêt de cette trilogie. Ayroles a donc eu l’idée, brillante, de délocaliser l’intrigue en Nouvelle France, entre comptoirs administrés par le gouverneur du roi de France et territoires iroquois, ojibwé ou huron. Là, Saint-Sauveur doit désormais jouer plus serré ! Sans grands moyens, il a à faire à une société et des habitants, coureurs des bois, français de Nouvelle-France et, bien entendu, amérindiens… qu’il ne connaît pas. Mais en matière de fourberie, Saint-Sauveur est plein de ressources.

Un tome 2 une nouvelle fois particulièrement savoureux, à la narration inventive (on avance dans l’intrigue par l’entremise des lettres que s’échangent les différents protagonistes) et érudite (c’est superbement écrit, avec des références régulières aux penseurs de l’époque), porté par le dessin semi-réaliste très réussi de Guérineau, aussi à l’aise pour restituer modes et demeures de l’époque que pour mettre en images la beauté naturelle de l’Amérique du Nord. Une série à ne pas manquer, dans la lignée de Les Indes fourbes, qu’Ayroles avait écrit pour Guarnido.

(Série en 3 tomes, 72 pages pour ce tome 2 – Delcourt)

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