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LA POURSUITE DU BONHEUR (Bonin, d’après Kennedy)

BD. 1945. Sara ne sait pas trop ce qu’elle est venue faire à la fête organisée par son frère dans son appartement pour Thanksgiving. Elle est sur le point de partir quand elle croise le regard de Jack. Sûr de lui, un brin hautain même mais terriblement séduisant. Il lui dit d’emblée qu’il doit repartir le lendemain en Europe pour couvrir la guerre (il est journaliste). Mais l’attirance est trop forte et Sara et Jack passent la nuit ensemble. La suite est une longue et douloureuse attente car contrairement à ce qu’il lui a promis, Jack ne répond à aucune de ses lettres…Quand elle le recroise, par hasard, dans un parc de New-York, 4 ans plus tard, il est accompagné de sa femme et de son enfant de trois ans, Charlie…

Comme à l’accoutumée avec la maison d’éditions Philéas, Cyril Bonin adapte ici un roman, La Poursuite du bonheur, de Douglas Kennedy. Une histoire d’amour mise à mal par les coups du sort, de mauvaises décisions prises à des moments charnières, des valeurs (la sincérité, la loyauté) auxquelles on ne veut pas déroger ou une incapacité à pardonner. Une histoire tragique, forte, pleine de rebondissements et de revirements, qui resterait cependant relativement classique si elle ne se déroulait dans un contexte politique particulier, celui du maccarthysme, cette véritable période de chasse aux sorcières qui rendit la société américaine totalement paranoïaque et hystérique dans les années 50, où l’on voyait des espions communistes partout et dont il fallait purger tous les secteurs de la société. Un chapitre très noir de l’Histoire américaine puisqu’il conduisit à beaucoup de tragédies : carrières brisées, divorces, ruine, suicides…Mais qui apporte une tension dramatique bienvenue à l’histoire (le frère de Sara avait fait partie du parti communiste dans sa jeunesse…) que Bonin adapte avec intelligence (en choisissant, notamment, d’occulter la relation entre Sara et la fille de Jack, présente dans la deuxième partie du texte originel, pour se concentrer sur l’histoire entre Jack et Sara) et met en images avec talent dans son style caractéristique toujours aussi agréable : un trait au crayon délicat rehaussé de hachures en guise d’ombres et de couleurs informatiques ici très vintages (dans des tons majoritairement oranges et marrons). Une adaptation très réussie qui mêle amour, destin et dérives politiques.

(Récit complet, 144 pages – Philéas)

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