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LA PRINCESSE DE SANG Seconde partie (Manchette/Cabanes)

Les fans de Patrick Manchette n’y croyaient certainement plus et pourtant ils vont bel et bien pouvoir -enfin !- lire la fin de « La princesse de sang », roman qu’il était en train d’écrire lorsqu’il est mort d’un cancer en 1995 et du coup resté inachevé. Car son fils Doug Headline (par ailleurs scénariste et cinéaste) s’est plongé dans ses notes pour mener les aventures d’Ivory Pearl à leur terme.
Bien sûr de nouveau mis en images par Cabanes dans une veine sobre et réaliste solide, cette seconde partie s’avère encore une fois convaincante. La trame de cette « Princesse de sang » surprendra pourtant peut-être le fan lambda de Manchette avec une dimension sociale ici bien moins présente et une intrigue délocalisée en Amérique du sud, dans les montagnes de la Sierra Maestra de Cuba pour être précis. Car aux habituelles magouilles et arnaques franco-françaises de ses polars, Manchette a ajouté ici une bonne dose de géopolitique avec des agents de la CIA ou des rebelles algériens en guest stars.
Ce sont bien les services du contre-espionnage français qui tirent les ficelles en coulisses dans ce dernier acte. Ce sont eux qui ont utilisé Messenger afin qu’il envoie sa protégée, Ivory Pearl, à Cuba. Eux qui ont fait en sorte qu’elle retrouve la trace de la petite Alba et de Maurer, son protecteur. Eux encore qui parviendront à posséder Aaron Black (même si celui-ci croyait pouvoir retourner le piège qui lui était tendu à son avantage grâce aux informations de ses amis de la CIA), trafiquant d’armes véreux, leur cible depuis qu’il a vendu du matériel aux indépendantistes algériens.
Un dernier épisode dopé à l’adrénaline, avec sur le devant de la scène une gigantesque chasse à l’homme (Aaron Black ayant en effet lancé ses mercenaires aux trousses de sa nièce, qu’il veut éliminer, et d’Ivory) et en coulisses des pressions et autres tractations crapuleuses de la part des deux camps pour l’emporter. Avec, pour décor, un fond historique fort (la révolution de Cuba, l’insurrection anti soviétique en Hongrie, la guerre d’Algérie) tout à fait authentique.
Tension, action, manipulation : « La princesse de sang » est un diptyque aussi crédible qu’haletant malgré un dénouement un brin complexe.

(BD – dupuis)

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