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LE CLIENT (Zidrou/Man)

clientOn ne l’arrête plus ! Quelques semaines seulement après « Le beau voyage », Zidrou est déjà de retour avec « Le client » pour, cette fois, nous proposer une plongée, sans fard, dans le monde de la prostitution.

Cette plongée, c’est surtout Augustin Mirales qui va en faire l’expérience. Notre homme s’est en effet mis en tête de sortir Maria, une prostituée équatorienne dont il est tombé sous le charme au club Paraiso, des griffes de son proxénète. Le plan A (il voulait filer en douce avec elle) s’étant soldé par un échec (Maria a été dénoncée par sa voisine de chambre et a été rouée de coups avant d’être placée, en catimini, dans un autre club), Augustin est tout simplement passé au plan B : il a kidnappé la fille de Selznic, le boss du Paraiso, pour l’obliger à lui dire où Maria se trouve…

Comme à son habitude, notre scénariste met en scène cette confrontation forcément très risquée et sous tension (Augustin n’est pas vraiment un habitué des affaires mafieuses : il est petit, malingre et rénove des œuvres d’art pour gagner sa vie) de main de maître. Comme il aime souvent le faire, Zidrou a choisi ici un mode de narration (Augustin écrit à sa sœur pour lui raconter ce qu’il a vécu et lui demander son aide) qui lui permet de tenir le lecteur en haleine jusqu’au bout en incorporant au récit de nombreux flash backs éclairant notamment la rencontre du narrateur et de Maria ou la nature de leur relation. On retrouve également son grand sens du dialogue : qu’ils soient doux, affectueux ou agressifs, ceux-ci sonnent toujours justes, ce qui donne bien sûr beaucoup de vraisemblance au récit. Et il y a, enfin, l’humanité qui se dégage de ses œuvres et l’intérêt que Zidrou porte à ses personnages et qui les rend si attachants. Comment en effet ne pas être ici ému par la folie, l’inconscience du stratagème élaboré, par amour !, par Augustin ?

Mais oui, c’est bien ça qu’est « Le client » : une histoire d’amour, belle, surprenante et improbable, du genre compliquée, adéquatement mise en images par l’espagnol (quoi de plus logique puisque l’action se passe à Madrid) Man, avec ses cadrages étonnants et son dessin sombre (l’encrage est souvent épais et les aplats de noir nombreux) !

(Récit complet – Dargaud)

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