1804. Le président Jefferson a chargé les capitaines Lewis et Clark de mener une mission de reconnaissance dans l’ouest américain pour préparer l’expansion des Etats-Unis et l’arrivée de nouveaux immigrants dans ces terres encore inexplorées. Si le début de l’expédition est presque trop calme et ennuyeux (Clark n’a eu qu’à châtier de 20 coups de fouet l’un des repris de justice embarqué de force dans l’expédition car il avait volé du rhum), l’approche de La Charrette, le dernier poste avancé de la civilisation connu, s’avère par contre bien plus animé. Les hommes tombent en effet nez à nez avec des créatures étranges mi-cheval (pour le corps) mi-bison (pour le buste) particulièrement robustes et belliqueuses. Pour s’extirper de ce mauvais pas, ils trouvent refuge au fort de La Charrette où des sortes de zombies contaminés par une forme de vie végétale les accueillent…
La bonne idée de ce thriller horrifique est bien sûr sa base réelle : l’expédition que menèrent effectivement Lewis et Clark en 1804 pour étudier les tribus amérindiennes, la faune et la flore et trouver des fleuves navigables en vue de développer le pays vers l’océan Pacifique et la doctrine (qui a donné son nom à la série), tout ce qu’il y a de plus vraie, « le destin manifeste », apparue en 1840 dans les rangs politiques selon laquelle la nation américaine avait pour mission divine de répandre la démocratie et la civilisation vers l’ouest. Manifest Destiny suit donc la chronologie réelle de l’expédition (Lewis et Clark sont bien arrivés à La Charrette en mai 1804) et on y retrouve bel et bien ceux qui ont œuvré à sa réussite (on a déjà parlé de ses 2 responsables, Lewis et Clark, mais il faudrait aussi citer le trappeur d’origine française Toussaint Charbonneau et sa fiancée Shoshone Sacagawea qui leur servirent d’éclaireurs) mais le reste est bien sûr passé par le filtre délirant de l’imaginaire de Chris Dingess qui promet des découvertes plus étonnantes les unes que les autres avec, pour commencer, ces zombies végétaux et ces centaures bisons. Un tome d’ouverture sympa pour cette nouvelle série de comics parfaitement mise en images par Roberts.
(Série – Delcourt)