Il y a bien sûr pas mal de groupes qui font l’unanimité au sein de Positiverage mais dans ce registre là, celui d’un folk sombre, forcément, il y a en a moins ! Une poignée peut-être. Dont fait partie Matt Elliott. Et ce n’est pas cet « Only Myocardial Infarction Can Break Your Heart » qui va changer la donne tant il continue de creuser le sillon entamé il y a 6 albums et 10 ans de cela quand notre homme décida, avec « The Mess We Made », de quitter le Drum’n bass de The Third Eye Foundation pour écrire sous son propre nom. 6 albums pour atteindre la radicalité et l’émotion pure de « The Broken Man », sorti en 2010, qui voyait l’anglais se mettre à nu, sans filet, avec juste sa voix et une guitare acoustique pour livrer ses états d’âme.
Il y a bien quelques changements sur « Only Myocardial Infarction Can Break Your Heart », album moins austère et minimaliste que son prédécesseur puisque Matt Elliott n’est ici plus seul derrière sa guitare. Pour ces 7 nouveaux titres, notre homme s’est en effet entouré de musiciens, à la basse, à la batterie, à l’orgue ou au piano, qui apportent ainsi un vrai travail d’instrumentation. Et comme son nom l’indique, ce nouvel opus est aussi moins sombre que son prédécesseur. Mais si l’homme n’est plus brisé, s’il y a ici une lueur d’espoir qui perce, ce n’est pas la grande joie non plus. Et on serait presque tenté de dire très égoïstement que tant mieux. Car la mélancolie va si bien à Matt Elliott. C’est ce sentiment qui débouche de nouveau sur ses plus beaux morceaux, comme « The Right To Cry », long et poignant titre de près de 15 minutes qui ouvre l’album, « Prepare For Disappointment », qui rappelle la trilogie des « Songs » avec ses chœurs slaves ou « Zugzwang » et sa mélodie triste entêtante.
Un très bel album qui réserve une nouvelle fois quelques moments de grâce soulignés par la voix grave et profonde, qui prend souvent aux tripes, de Matt Elliott.
(Album – Ici d’Ailleurs)