ALBUM. Comme quasiment tous les groupes, Trupa Trupa a pris de plein fouet la vague Covid et a dû s’adapter. Alors qu’une tournée américaine a été annulée à la dernière minute, le groupe a décidé d’utiliser ce temps devenu libre pour travailler à un nouvel album, B Flat A donc. Qui voit les 4 polonais revenir à une musique plus directe et intuitive, plus viscérale aussi, à l’image de Moving qui ouvre idéalement l’album ou encore du plus punk Twitch. Les ambiances sont souvent sombres et désabusées (conséquence de la pandémie ?) comme sur l’excellent Kwietnik, torturé et noir à souhait, et son petit côté Fugazi (une influence que l’on retrouve sur Sick, morceau dépouillé et tout aussi désabusé, au tempo lent, que l’on croirait tout droit sorti d’Instrument), notamment sur le refrain, plutôt surprenant, bien sympathique, Lines et son folk-psyché inquiétant comme Sonic Youth pourrait en trousser ou encore B Flat A, cafardeux et répétitif, qui propose une conclusion convaincante à l’album. Comme à son habitude, Trupa Trupa louvoie entre les genres avec réussite. Fugazi, Sonic Youth, le Velvet, Slint aussi (sur Lit et sa guitare minimaliste) : les influences du groupe sont audibles sans être encombrantes et servent, surtout, parfaitement l’inspiration du groupe. Car sur les 11 morceaux de B Flat A, il n’y a finalement que le plus pop Uniforms, au chant assez mièvre, qui déçoit malgré sa fin bruitiste héritée de vous savez qui… Et, dans une moindre mesure, All and All, indie-rock folk qui n’enthousiasme pas vraiment. Mais ce sont bien les seuls. Avec ce quatrième album Trupa Trupa a décidé de revenir aux basiques, aux fondamentaux et ça leur va clairement bien au teint !
(Glitterbeat Records)