ALBUM. 6 ans après leur dernier album, le légèrement plus introspectif « Ad Matres », les suisses de Ventura continuent donc sur leur lancée, débutée en 2003. En 5 albums, le trio indie-noise a su construire un son particulièrement cohérent, et s’y tenir. « Superheld » ne déroge pas à la règle. Ventura se moque des modes comme du temps qui passe et cela semble lui réussir.
De mon côté, j’ai tendance à les perdre de vue entre chaque album (il faut dire que les délais entre les différents disques est important), mais je les retrouve à chaque fois comme de vieux camarades. Heureux sans doute de se rendre compte que rien n’a changé malgré les années. Toujours cette musique massive et noisy qui déroule comme un rouleau compresseur, et sur laquelle le chant se pose tout en douceur, ramenant un aspect plus pop à la déferlante noise. C’est le créneau de Ventura. Les mêmes affrontements que chez les groupes shoegaze, sauf qu’ici l’influence se trouve plus dans les groupes noise, ou même chez certaines têtes de gondole de l’époque grunge (et il n’y a que moi qui voit chez Ventura une connivence avec Les Thugs ?).
C’est évidemment encore Serge Morattel qui sculpte un son puissant et propre qui leur sied à merveille. Un son plutôt produit qui donne à ce nouvel album toute sa force et son envergure, même lorsque le groupe s’essaie à un titre quasi acoustique (« Freeze in Hell »).
Avec Superheld, Ventura confirme à nouveau sa place maîtresse dans la noise mélodique.
(10 titres – Vitesse records)