Quimper, 1950. Dans ces années d’après-guerre, la crise du logement fait rage. Victor et André vivent avec leur famille dans la même maison, un logement pas vraiment confortable où ils sont à l’étroit qu’ils louent à un propriétaire peu compréhensif. Alors quand ils entendent dire qu’un groupe de la jeunesse ouvrière chrétienne propose à des volontaires de rejoindre leur projet de construction d’une cité où chacun travaillera, selon ses compétences, pour construire 100 maisons dont ils seront ensuite propriétaires, ils n’hésitent pas une seconde et adhérent à l’association des Abeilles !
Vous vous souvenez peut-être de ce duo d’auteurs bretons, Le Lay et Horellou, qui avaient raconté comment un mouvement de résistance populaire, dans les années 70, avait réussi à faire annuler un projet de construction de centrale nucléaire en Bretagne dans “Plogoff”. Eh bien ils remettent le couvert dans “100 maisons”, avec une nouvelle aventure humaine hors du commun s’étant déroulé (le récit est de nouveau basé sur des faits réels) en Bretagne.
S’ils sont ici rejoints par Marion Boé (le récit est en fait l’adaptation en bande dessinée du film documentaire, “La cité des abeilles”, qu’elle a réalisé en 2008), on retrouve dans “100 maisons” tout ce qui nous avait plu dans leur œuvre précédente : l’engagement citoyen qui peut renverser des montagnes (il faudra plus de 2 ans aux “castors” pour construire les 100 maisons en venant, bien sûr, travailler sur le chantier après leur boulot régulier), la mutualisation des compétences, la fraternité et, en filigrane, l’idée que l’on peut, avec une bonne dose de courage et de force de conviction, créer un monde meilleur ! Une belle aventure humaine toujours aussi justement mise en images par Horellou, de son trait fin en noir et blanc auquel il ajoute du gris, pleine d’ondes positives qui rappelle au passage que nul combat ou projet, quand bien même ils paraissent utopistes a priori, n’est voué à l’échec !
(Récit complet – Delcourt)