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ITALIA 90, PLOMB et BRANDT jouaient à Paris (pendant que la banlieue brûlait)

ITALIA 90 + PLOMB + BRANDT
(Paris, supersonic)

Après avoir sorti, il y a peu,  leur premier album (fort recommandable), les anglais d’Italia 90 revenaient donc en France pour défendre leurs couleurs. La dernière fois qu’on s’était croisé, c’était en première partie de Frustration, au Trianon, juste avant le confinement, et c’était l’anniversaire du chanteur (je les ai loupés ensuite lors de leur passage a l’International). Le groupe , qui n’avait à son actif que quelques singles, avait fait forte impression avec un très bon set, créatif et tendu. Sacré souvenir.

Bref, pour commencer la soirée, ce sont les locaux de Brandt qui montent sur scène. Deux anciens Tchiki Boum me dit-on. C’est la première fois que je les vois en live et je dois avouer que le trio maîtrise son sujet. Pas besoin de gros artifices et d’amplis à fond pour faire tenir leurs compos. D’ailleurs, le public ne s’y trompe pas et adhère assez vite à ce mélange de style piochant dans une large discographie allant du post-punk anglo-saxon, à la new wave dansante, en passant par quelques influences reggae ou de vagues réminiscences garage. Seul reproche, à force de toucher à tout, on s’y perd un peu… du coup, de mon côté, selon les morceaux, j’adhère totalement, ou je décroche un peu (pas fan du côté Artic Monkeys de certains morceaux par exemple). Mais ne faisons pas la fine bouche, pour une entrée en matière, c’est une très bonne première partie, avec un batteur nonchalant au style parfait.

Brandt

Pour la suite, nous sommes en terrain connu, avec les copains de Plomb. La salle commence à bien se remplir et la tension va monter d’un cran. Les jeunes sur-lookés du Supersonic se lancent rapidement dans les premiers pogos, tandis que sur scène, le groupe avance en ordre serré. Le son, bien qu’un peu confus a l’avantage d’être condensé donnant l’impression d’un bloc incassable. Une boule de plomb, prête à en découdre. Vincent, le chanteur, descend régulièrement dans la foule redonner un peu d’énergie aux danseurs en sueur. Je trouve que le groupe évolue et devient de plus en plus solide. Leur punk/post-punk s’éloigne de Frustration et trace dorénavant une voie bien à eux. Ça manquait peut-être un peu de sourires et de plaisir d’être sur scène, mais en dehors de cela, j’ai trouvé leur set super efficace. Bravo les potos.

Plomb
Italia 90

Quand Italia 90 monte sur scène, le Supersonic est blindé. Comme sur album, le groupe commence sans chanteur à lancer son tempo et son ambiance pesante. Puis le grand bonhomme rentre poser sa voix typique, avec son T-shirt de foot de l’Allemagne de l’Est. Les récents tubes de Living Human Treasure (Leisure Activities, Magdalene, Competition…) y passent tous et nous entrainent dans leur univers de plus en plus posé. J’avais peur que leurs derniers morceaux fonctionnent mieux sur album qu’en live, mais il n’en est rien. Bon, un peu quand même. Je m’étais pris une plus grosse claque au Trianon, sans doute l’effet de surprise, et de morceaux peut-être plus tendus. Ce soir, les titres sont moins en force, moins dans ta gueule, mais n’en perdent pas pour autant leur attrait. Le guitariste est toujours aussi créatif, et le chant nous ramène idéalement dans les bas fonds londoniens. La salle est sous le charme. Très bon concert.

Puis c’est le retour a la réalité. Ce soir, alors que nous assistons à ces trois concerts, les banlieues s’embrasent à nouveau suite à la mort de Nahel, 17 ans, abattu à Nanterre par un policier pour un refus d’obtempérer deux jours plus tôt. Je rentre dans ma banlieue dans laquelle une très forte odeur de brûlé persiste. Cette nuit, les jeunes de mon quartier, légitimement en colère, vont brûler quelques barricades et quelques voitures… 

Etrange soirée.

(photos : La Menace)

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