ALBUM. Après un passage chez Born Bad pour leur second et recommandable deuxième disque (Teen), les bordelais de Lonely Walk sortent donc leur nouvel album sur trois plus petites structures, dont les très fréquentables Kerviniou.
Et comme au début des années 80, Lonely Walk semble suivre l’évolution typique des combos punk de l’époque, vers une musique plus travaillée, et peut-être plus accessible. Venant d’un post-punk assez resserré et énergique (après avoir été un projet solo de Monsieur Crâne), le groupe ouvre dorénavant ses morceaux, et ralenti le tempo, tout en restant dans les températures négatives. Les vocaux se font plus mélodiques, les synthés s’enrichissent de nouveaux sons. On glisse discrètement vers la new-wave sur certains morceaux (notamment le synthé). Mais les amateurs de post-punk ne seront pas en reste. La température remonte de quelques dégrées, et les attitudes de mauvais garçons reviennent sur une bonne moitié du disque (le très bon ‘Fake Town’, le plus dépouillé ‘No Feels’, l’intense ‘Shadow of the Time’ ou le plus long ‘TG’).
Indéniablement, les bordelais devaient se sentir à l’étroit, tant ils parcourent ici de nouveaux territoires, plus vastes. En faisant tomber quelques murs, le groupe vient de sortir un album plus riche, prouvant des aptitudes nouvelles, qui n’auront pas à rougir devant la prolifique scène anglaise. Joli coup.
(10 titres / Permafrost – Kerviniou – I Love Limoges)