Merci. Merci Zylberajch. Oui, c’est bien le nom qu’elle porte…Parce que sa mère l’a eu vraiment sur le tard. Merci, donc, est au tribunal des enfants de Bredenne. La jeune ado a fait la bêtise de trop : un tag (« Le Parmentier gros pd ») sur la maison de son prof de maths qui l’avait obligée à se démaquiller devant toute la classe. Et cette fois, comme elle est récidiviste, cela pourrait l’envoyer en centre de détention. Pourtant, contre toute attente, le juge Pirlot, connu pour ses décisions pédagogiques et expérimentales, lui donne un travail d’intérêt général : elle qui déplore que rien n’est fait dans sa ville pour les jeunes devra passer 150 heures au sein du conseil communal de Bredenne pour développer un projet durable en faveur des adolescents !
Voici un Zidrou plus grand public (il peut s’adresser aussi bien aux adultes qu’aux adolescents) qu’à l’accoutumée. Bien plus léger aussi, du coup. Mais à part ça, on retrouve dans « Merci » les ingrédients habituels des scénarios de notre homme : des personnages au caractère fort qui sonnent vrais, ce brin de poésie (avec ici un joli hommage aux poètes méconnus au travers de Cheneval, poète de Bredenne, qui a une place importante dans l’intrigue) qui donne tout leur charme aux univers qu’il crée, l’optimisme, le positivisme qui font pencher, toujours, ses histoires du côté de la vie et cette justesse, dans le ton, parfaite, qui rend chacun de ses récits parfaitement vraisemblable.
Bien sûr, la conclusion de « Merci », vue de loin, peut paraître un brin idéaliste mais pour Zidrou c’est surtout le message qui importe : donner davantage de place à la jeunesse pour s’exprimer et lui laisser, ainsi, la possibilité de nous surprendre ! Clairement un cran en dessous du diptyque « La mondaine » ou de « Folies Bergère », « Merci » n’en reste pas moins un récit agréable et plutôt attachant, comme souvent avec Zidrou.
(Récit complet – Grand angle)