BD. Mister Mammoth est un détective privé disons…particulier. Physiquement déjà car comme son nom l’indique c’est un colosse. Mais aussi parce qu’il n’accepte que des affaires qu’il pense ne pas pouvoir résoudre ! Habituellement, les scénarios des crimes et leurs mobiles sont incroyablement évidents. Alors lui recherche des défis. L’affaire proposée par William Carona semblait en être un…Finalement notre homme a rapidement trouvé qui le faisait chanter…Mais une autre affaire semble plus compliquée à résoudre. Elle occupe souvent ses pensées car elle vient de loin. De son enfance, quand, à la mort de ses parents dans un accident de voiture alors qu’il était présent, on a fait des tests sur lui et son intelligence…
Mister Mammoth est clairement un gros coup éditorial réalisé par Futuropolis : ce diptyque est en effet la première collaboration de l’américain Matt Kindt avec un dessinateur français, en l’occurrence Jean-Denis Pendanx, qui avait livré une partition graphique magnifique, à la peinture, sur les marquants Abdallahi ou Jeronimus, tous deux scénarisés par Dabitch. Un récit typiquement “kindtien”, à la narration volontiers manipulatrice et parfaitement huilée qui brouille les pistes en mêlant présent et passé, fiction et réalité. Très accrocheur, comme souvent avec les récits de Kindt (Ruez-vous sur Mind MGMT ou Dept. H si vous ne les avez pas encore lus !) ! Le genre de récit qui vous laisse dans un grand état de frustration une fois la dernière page refermée. Car Kindt a bien sûr excité notre curiosité avant de nous laisser dans un flou presque total ! Une première partie qui fonctionne très bien aussi parce que Pendanx met en scène, avec ses pinceaux, cet atmosphère d’espionnage et ces ambiances années 70 avec talent. Sans oublier cette gueule, incroyable, qu’il a donnée à Mister Mammoth…Heureusement, la suite (et fin…) de cette histoire arrivera rapidement, en juin !
(Diptyque, 56 pages pour cette première partie – Futuropolis)