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ROBINSON A PEKIN (Meyer/Massot)

BD. Ce livre fait un peu figure d’ovni éditorial dans la production habituelle d’Urban Comics mais prouve en tout cas que le label n’édite pas que des comics ! Robinson à Pékin, qui paraît dans la collection Urban Graphic, nous propose en fait de suivre les tribulations d’un français en Chine, Eric Meyer, qui a passé plus de 30 ans dans le pays de l’empire céleste avant de revenir, récemment, il y a 2 ans, en France. Où il continue (il a commencé quand il était dans ce pays) d’éditer Le vent de la Chine, une newsletter politique et économique qui vise à mieux faire connaître le pays de Mao. Tout comme ce récit, journal de bord de son « aventure » chinoise, d’ailleurs. Et le mot n’est pas trop fort car à l’époque, réussir à obtenir un visa de journaliste sans être affilié à un média officiel était un véritable défi. Tout comme le renouvellement de ce précieux sésame…Durant les 10 premières années, Eric Meyer sera en effet menacé 5 fois d’expulsion ! Dessiné d’un trait rapide et sans fioritures (s’il est lisible, ce n’est clairement pas le principal atout de la narration…) qui rappelle le travail du Davodeau des débuts, par Aude Massot, Robinson à Pékin est divisé en courts chapitres qui sont autant d’anecdotes qui, mises bout à bout, brossent un portrait juste et assez édifiant de la Chine de la fin des années 80. Certaines parties, plus légères, reviennent sur le système D, absolument nécessaire, pour s’en sortir en Chine, notamment pour trouver un appartement (si l’on suit la procédure officielle pour les expatriés européens, la liste d’attente est longue, très longue…), se nourrir (dans les magasins officiels, où l’on ne paie qu’avec des tickets de rationnement -ce système était encore en vigueur à cette époque…- on ne trouve pas grand chose) ou payer (il y avait deux monnaies : la monnaie officielle, le yuan et la FEC. ,Foreign Exchange Currency, réservée aux étrangers…) tandis que d’autres, qui se concentrent sur le côté plus obscur du régime de Deng Xiaoping, prêtent beaucoup moins à sourire. Et rien que pour ces chapitres, ce livre vaut le détour. Car Meyer était à Pékin lors de la violente répression des manifestations étudiantes du printemps 1989 (l’ambassade anglaise a avancé le nombre de 10 000 victimes…) sur la place Tian’Anmen. Il était même aux premières loges puisqu’avec un ami anglais, ils louèrent une chambre dans un hôtel de laquelle ils pouvaient voir la place. Et son récit des événements fait froid dans le dos…Espérons que les auteurs donnent une suite à ce bon roman graphique !

(Récit complet, 192 pages – Urban Graphic)                  

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