(25.02.2025, Paris – Petit Bain)
Comme la plupart de leurs dernières dates, le concert des néerlandais de Tramhaus à Paris est complet depuis plusieurs jours. C’est donc devant une salle déjà sacrément remplit que Péniche, le trio d’Angers, ouvrira la soirée.
C’est la première fois que je les vois, et je découvre un groupe plein d’entrain, dégageant une bonne énergie. Leur musique instrumentale mélange élément mathrock, et autoroute sonique. Pendant quelques morceaux, je me laisse prendre au jeu. L’énergie de la nouvelle bassiste (qui fête ce jour-là ses 30 ans) est communicatrice et apporte pas mal à la prestation. On les sent heureux d’être là ce soir. En les écoutant je retrouve des similitudes avec certains groupes des années 90, avec une vision plus noisy du rock. Malheureusement, petit à petit, le chant se met bizarrement à manquer à leurs instrumentaux (qui s’y prêteraient pourtant parfaitement). On est plusieurs à se faire la réflexion. Les morceaux deviennent un poil répétitifs, et même si une grande partie du public semble adhérer, je perds, pour ma part, un peu le fil.
Après un dernier morceau, le bien nommé Péniche (joué donc par Péniche sur ce qui est presqu’une péniche), les angevins se retirent.
La salle est maintenant ultra remplie. Chacun reste à sa place, comme si personne ne voulait se retrouver à voir le concert à côté des toilettes, tout au fond. Les choses sérieuses vont commencer.

C’est sur le son des Cramps que Tramhaus va faire son entrée. Le temps de voir que Lukas Jansen, le chanteur, a coupé sa remarquable nuque longue, que le groupe fonce déjà dans le vif du sujet avec un excellent Once Again, tout en montée, pour finir sur cette explosion qui ambiance déjà un public conquis d’avance. Dès ce premier morceau et ce jusqu’au dernier, tous les éléments que nous sommes venus chercher et qui font le succès inattendu du groupe post-punk de Rotterdam, sont réunis. Ces deux guitares au dialogue parfait, entre ritournelles irrésistibles, ambiances bizarres, et riffs efficaces ; ce basse-batterie à la stabilité remarquable ; et surtout la présence merveilleusement habitée de Lukas. Il y a dans sa prestation quelque chose d’animal, parfois un je-ne-sais-quoi qui me rappelle Guy Picciotto jeune, parfois une énergie quasi hardcore, et souvent quelque chose de féminin qui rend l’ensemble vraiment fascinant.
Evidemment le public répond présent et se laisse embarquer dans cette énergie parfaitement bienveillante. Une grande majorité de leur album va évidemment y passer ce soir (Semiotics, A Necessity, the Cause, the Big Blowout, Worthwile, Beech). Mais les anciens morceaux ne sont clairement pas en reste et ça commence rapidement avec I don’t Sweat et ses guitares bien noise, puis Make It happens fait son petit effet, avec une salle qui bondit à chaque refrain ! Il y aura aussi les irrésistibles Amour Amour, Marwan, Karen is a Punk ou Seduction,Destruction. On a l’impression que toute la discographie y passe, mais il faut noter que les morceaux prennent une autre dimension en live, beaucoup plus énergiques. Les guitares nous captivent. Sur scène, ça n’arrête pas, et les morceaux s’enchainent à un rythme effréné. Les brulots punks comme The Cause, parfaitement calibré pour le live, ne laisse pas de répit. On adore. Les contre-chants de Nadya (la guitariste un peu trop dans l’ombre ce soir) viennent à point nommé, comme une Kim Gordon postpunk. Et des titres plus planants comme Worthwile, Past Me ou Minus Twenty finissent de nous achever. Une soirée parfaite qui finira sur l’excellent Ffleur Harry, avec un joli stage diving de Micha (le second guitariste) qui termine le morceau porté par le public.
Définitivement une excellente soirée avec l’un des groupes du moment à voir sur scène. Merci pour tout.