Monplaisir. Cette ville du futur totalement dédiée au plaisir porte bien son nom. « Le dernier endroit où l’on rigole dans la galaxie » clame son inventeur Springy Fool. Et effectivement, il y en a ici pour tous les goûts –ceux qui aiment se déguiser, jouer au casino, se faire peur dans les parcs d’attractions…- même les plus malsains. Car à Monplaisir, on peut aussi laisser libre cours à ses penchants les moins avouables comme le voyeurisme, en suivant, par exemple, sur les innombrables écrans géants, les Urban Interceptors partir à la recherche des criminels et les affronter dans des combats rapprochés jusqu’à ce que mort s’en suive…Et même parier sur la victoire de l’un ou de l’autre !
Zach est justement devenu Urban Interceptor. Parce qu’il voulait connaître autre chose que la ferme familiale mais aussi parce qu’il fuyait quelqu’un…Et cela va bientôt être à son tour d’être sous le feu des projecteurs : on vient en effet de signaler à Springy Fool, véritable Master of Ceremony de Monplaisir, qu’Ebrahimi, tueur à gages sans foi ni loi, vient de nouveau de passer à l’action.
Vous l’avez compris, dans sa nouvelle série d’anticipation, Luc Brunschwig pousse les travers de notre société actuelle –violence sur les écrans, voyeurisme de la téléréalité, surveillance vidéo, contrôle des citoyens par tous les moyens- à leur paroxysme pour mieux en montrer la dangerosité et les dénoncer. Dans un récit qui porte, comme souvent avec notre scénariste, un intérêt particulier aux personnages, à leur psychologie et à leurs blessures profondes, avec 3 trajectoires que l’on suit plus particulièrement et qui s’entrecroisent, donnant beaucoup de rythme à la narration : celle de Zach, donc, mais aussi celles de Niels Colton, petit garçon perdu dans la ville après avoir échappé à la vigilance de son robot-nounou et du policier Gunnar Christiansen venu avec sa femme à Monplaisir pour enquêter sur la mort de son collègue Isham alors que celui-ci était sur une affaire importante. Des trajectoires qui vont être bien entendu amenées à se rejoindre dans les futurs épisodes…
Côté dessin, Ricci est en totale osmose avec le récit de Brunschwig avec ce travail graphique particulier (influencé par l’Œuvre de Gimenez) dont le trait sombre contraste avec l’ambiance vacances et la légèreté, apparente, de Monplaisir. Un tome 2 qui lance vraiment la série. Vivement la suite !
(Série – Futuropolis)