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ARCA (Benassaya/Urgell)

BD. 2182. Depuis l’orbite terrestre, plusieurs vaisseaux, notamment l’Arca 1 et l’Arca 3, se préparent au départ. Direction : La Griffe du Lion, une planète située à 24 années-lumière de la Terre qui leur offrira des conditions de vie agréables, proches en tout cas de celles que leurs ancêtres avaient sur la planète bleue quand elle était encore vivable. Mais quand, bien plus tard, Éric et le commandant de l’Arca 3 se réveillent, ils réalisent que ce n’est pas l’IA du vaisseau qui les a sortis de leur suspension comme prévu…Ce n’est pas la seule mauvaise surprise : à l’extérieur c’est le noir complet. Pas une seule étoile n’est visible. L’Arca n’est donc pas à bon port…Et après inspection du jardin, qui a évolué bien plus que ce qu’il aurait dû, il semblerait que les passagers aient aussi dormi bien plus longtemps que ce qui était planifié…

Arca, nouvelle collaboration entre les Editions Critic et les Humanoïdes Associés, arrive à point nommé pour nous faire oublier Gurvan, son prédécesseur assez prévisible. Est-ce que parce que, cette fois, l’auteur du roman originel, Pyramides, s’est chargé du scénario de cette adaptation ? Probablement. En tout cas, le résultat est clairement plus inspiré : Benassaya et Urgell nous embarquent en effet dès les premières pages dans leur univers étrange. Car Arca est un space opera assez particulier : le monde qu’Éric et les autres passagers de l’Arca 3 découvrent est en effet un labyrinthe fait d’une multitude de tunnels dans lequel, ils vont le découvrir bientôt, beaucoup de vaisseaux, humains et non-humains, se sont faits piéger…

Il faut dire que Benassaya sait y faire pour tenir en haleine le lecteur, distillant régulièrement surprises (comme le fait que beaucoup de femmes tombent rapidement enceinte dès leur arrivée dans le labyrinthe) et rebondissements (on pense au rôle plus important qu’il n’y paraît que jouent les jardiniers, des pucerons chargés de gérer le jardin ou à l’apparition des monstrueux gardiens du labyrinthe, qui ressemblent aux vers géants du Dune d’Herbert). Surtout, il complexifie habilement l’intrigue peu à peu, en faisant notamment apparaître des tensions au sein de l’équipage : une scission divise en effet ceux qui veulent accepter la situation et s’installer dans le fameux labyrinthe et ceux qui veulent continuer à trouver la sortie pour rejoindre la Griffe du Lion comme prévu. De son côté, Urgell, que l’on avait déjà croisé sur un diptyque scénarisé par Runberg (Trahie), livre une belle partition. Certes, certaines expressions dans les visages sont parfois déroutantes mais son dessin se montre plus original que beaucoup de travaux de SF, notamment grâce à une mise en couleur directe à l‘aquarelle judicieuse. Tout cela concourt à faire d’Arca un récit inspiré que l’on peut voir comme une allégorie (assez amusante) de la vie en couple…

(Récit complet, 112 pages – Les Humanoïdes Associés/Editions Critic)

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