BD. Ile de Pâques, 1934. Anthony Wilcox, l’un des administrateurs de la compagnie anglaise Jones & Williams, a été tué dans des conditions atroces. Le meurtre fait rapidement grand bruit dans le monde entier. Pour calmer les esprits, le président du Chili, à qui l’île appartient, envoie son ami et meilleur inspecteur du pays, Guillermo Valverde, faire toute la lumière sur cette affaire. Mais quand l’imposant homme (il pèse bien plus de 100 kilos…) débarque sur l’île aux statues géantes, son gouverneur lui annonce que le coupable, un autochtone qui n’a plus toute sa tête, a été démasqué, qu’il est même passé aux aveux et que sa présence n’est donc plus nécessaire…
Le grand-père de Thomas Lavachery fit partie d’une expédition archéologique de 6 mois sur l’île de Pâques en 1934. Il en revint avec des photos et des anecdotes dont l’une concernait un meurtre étrange qui a toujours hanté le scénariste. Il s’est enfin inspiré des souvenirs et photos (on en retrouve quelques-unes en postface, très belle idée…) de son grand-père Henri pour imaginer cette histoire, Caballero Bueno, qui nous entraine avec brio sur l’île de Pâques, son histoire (ses habitants originels furent rapidement parqués et surveillés par les militaires chiliens sur leur propre terre…) et la culture des Pascuans, les autochtones. Avec, bien sûr, les Moais, ces têtes géantes, qui règnent encore, eux, sur les lieux. Un contexte original et particulièrement intrigant qui donne tout son sel à cette enquête. Sans oublier une galerie de personnages étonnante, à commencer par Miss Burnett, femme archéologue libre et bien entendu Guillermo Valverde, enquêteur atypique et attachant, virtuose du violon et amateur de cigares et de …laudanum à l’occasion…Une lecture très agréable qui doit bien entendu beaucoup, également, à la fluidité de la narration de Lavachery et au dessin de Gilbert. Une réussite !
(Récit complet, 174 pages – Rue de Sèvres)