ALBUM. Ce soir, la Belgique organise un combat des titans : à ma gauche George Garage, grand maître de la fuzz furieuse, et des mélodies entrainantes. Contre lui, Marcel Noise, hurleur professionnel et célèbre pour ses guitares sauvages. Certes, ce combat n’existe que dans ma tête mais Druugg, quatuor belge, en est la bonne représentation (manque juste les épices psychédéliques). Ce premier album au son un peu perturbant démarre sur les chapeaux de roue, avec un « Mélopée » rageur et bruyant. Ça balance coups de latte sur coups de latte, en français ou en anglais sans que cela ne change quoi que ce soit tant les deux langues sont gérées da la même manière. Rencontre improbable et simplifiée entre Arab on Radar et Thee Oh Sees. Furieux, mais parfois presque confus (trop d’effets peuvent tuer l’effet), histoire d’être sûr de se débarrasser des pisses-froid. Mais c’est là, alors qu’on commence à s’y habitué, que Druugg dépose les armes trop noise des premiers morceaux pour laisser parler son côté garage légèrement plus pop (« Danser contre ton corps » qui ne s’énervera qu’à la fin). Bien sûr, les sales gosses restent allergiques aux bonnes manières, et ce n’est pas parce qu’ils flirtent avec les belles mélodies pleine de reverb qu’ils en deviendraient dociles. La preuve,« Rise », le dernier morceau qui termine cette épopée pleine de dissonances en instrumental psyché interminable. Je le répète, l’écoute de ce disque reste assez fatigante à cause d’un son qui demanderait sans doute quelques réglages pour ne pas perdre l’auditeur (tout en restant sauvage comme ils semblent l’aimer), mais on sent une envie d’en découdre assez séduisante. Notons par ailleurs, que l’illustration branchouille qui horne la pochette (signée Constance Schrouben) est du plus bel effet.
(9 titres / Exag records)