ROMAN. Après Le Portable et Service après-mort, Christophe Wojcik confirme son style audacieux et incisif et son goût pour les formes courtes. 208 pages pour Cent minutes de silence, son troisième roman. Qui parvient à nous surprendre une nouvelle fois. Chacun des 100 chapitres voit en effet une personne, proche ou non, de Léon léger, livrer ses pensées au cours de la minute de silence hommage qui ouvre ses obsèques. Son père et sa mère, totalement abasourdis, livrent ainsi leurs états d’âme mais aussi le préposé des pompes funèbres, agacé que l’on croit qu’il a un métier facile, le curé, désireux d’en finir rapidement ou encore les lombrics du cimetière, impatients d’accéder à ce festin…Des textes courts (une ou deux pages maximum), inventifs et malicieux, aussi percutants qu’une nouvelle. Chaque chapitre faisant, dans le même temps, également avancer l’enquête. Car on ne sait pas de quoi Léon Léger est mort. Assassiné ? On ne lui connaissait pas d’ennemis ! Suicide ? Il était amoureux de la vie ! A moins que ce ne soit un coup des extra-terrestres qu’il disait avoir rencontrés depuis peu…Par petites touches, les témoignages brossent un portrait plus complexe qu’il n’y paraît de cet homme a priori bien sous tous rapports et livrent des indices quant à sa mystérieuse mort. Une enquête étonnante (la police est bien sûr sur le coup) pour un récit savoureux qui invite à rire de la mort. Si vous aimez l’humour noir, foncez dans une librairie vous procurer le livre ! D’autant que, cerise sur le gâteau, la couverture est signée Loustal…
(Récit complet, 208 pages – Editions Héloïse d’Ormesson)
