Ty Segall est une énigme. Il est partout à la fois et défie les lois de l’industrie musicale en sortant 2 ou 3 albums par an. Quand il ne joue pas en solo, il apparaît sur les projets des copains, convie des amis à l’accompagner au sein de son Ty Segall Band (et notamment les fidèles Cronin, Mootheart et Epstein) et trouve même le temps de créer un nouveau groupe, Fuzz, pour laisser libre court à ses envies de rock plus heavy et surtout y jouer de la batterie !
Après « Sleeper » sorti il y a moins d’un an, le californien revient avec ce « Manipulator ». Qui propose 17 morceaux dont la grande variété frappe d’emblée, même si notre homme n’a jamais eu de complexe à passer d’un genre à un autre (souvenons-nous que son prédécesseur faisait dans la folk acoustique…). On passe effectivement, sans sourciller, d’un « Manipulator » au rock psyché très seventies à un « It’s Over » plus garage pour revenir, pourquoi pas, au plus glam « The Faker » ou « The Singer ».
Et pourtant ça fonctionne. L’ensemble se tient. Et bien même. Peut-être grâce au vernis mélodique pop qui recouvre une grande majorité de morceaux. Il n’y a certes pas de grandes émotions sur « Manipulator » ou de titres très marquants mais le jeune homme est clairement à l’aise sur tous les terrains et livre ici un album frais et bien agréable.
(Album – Drag City)