ALBUM. Ce sixième album, déjà !, de Facs a bénéficié d’une publicité dont le groupe se serait bien passé : c’est sur cet enregistrement que le regretté Steve Albini travaillait, dans son célèbre Electrical audio, quand il a fait son arrêt cardiaque…Wish Defense marque aussi le retour de Van Herik, qui officiait à la guitare auparavant dans Disappears, avec, déjà, Case et Leger mais aussi sur le premier album de Facs. Il remplace Alianna Kalaba à… la basse puisque Brian Case se charge désormais de la six-cordes. Mais cela ne révolutionne pas la musique du groupe qui continue de creuser son sillon post-punk (eux préfèrent parler d’art-rock) ancré dans la tradition chicagoane (on retrouve un je ne sais quoi de June Of 44 sur le second morceau) tout en étant très personnel. A l’image de Talking Haunted (les mecs, ça aurait été sympa de mettre les titres quelque part sur le digipack ou même la galette…), titre qui ouvre l’album, les morceaux sont souvent emmenés par une section rythmique solide et inventive (la basse est quasiment cold-wave sur le premier titre) qui permet à Case de placer ses riffs sommaires, souvent courts, de guitare, tour à tour flippants, dissonants ou menaçants et son chant caractéristique distant et un brin désincarné. Souvent répétitive et minimaliste, « en contrôle », la musique de Facs sait aussi, pourtant, faire place à davantage de folie, par moments. Ce sont ces passages qui tirent davantage sur le noise-rock (comme sur Wish Defense, titre éponyme) que l’on préfère.
On pouvait reprocher au groupe une certaine inconstance sur ses premiers albums, alternant le bon et le moins bon. Depuis Void Moments, Facs démontre néanmoins qu’il a clairement gagné en constance livrant ici un album solide, intéressant du début à la fin (pas de morceaux trop répétitifs arty peu inspirés ici). Bon, c’est vrai qu’il ne dure « que » 30 minutes pour 7 morceaux mais quand même…
(Trouble in mind/Modulor)