BD. Gone with the wind est le titre original du roman traduit en français par Autant en emporte le vent. Mais oui !, Pierre Alary s’est lancé dans l’adaptation de ce classique de la littérature américaine signé Margaret Mitchell. Dans ce second tome, Scarlett O’Hara revient à Atlanta, bien décidée à y trouver un moyen de trouver de l’argent pour pouvoir entretenir la propriété familiale de Tara. Elle y découvre une ville en ruines, aux mains des vainqueurs de la guerre, les unionistes Yankees, où les esclaves noirs désormais libres trainent dans les rues mais qui offre des opportunités car il va falloir reconstruire. Déterminée et capable de tout pour parvenir à ses fins, elle propose ainsi à Frank Kennedy (qui devait pourtant épouser sa sœur, Suellen…), qui vient d’acheter un magasin, de l’épouser. Devenue madame Kennedy, elle achète une scierie avec l’aide de Rhett Butler pour avoir sa propre affaire…
C’est la première fois que Gone with the wind est adapté en bande dessinée. Peut-être à cause de son côté bavard (Alary a dû utiliser beaucoup de récitatifs, du coup…) et de son manque d’action, le récit étant avant tout le portrait psychologique du couple Scarlett/Rhett, que tout semble devoir réunir (cyniques, ils sont tous deux capables de tout, y compris de trahisons et autres coups bas, pour réussir et gagner beaucoup d’argent…) mais qui ne connaîtra pourtant jamais le bonheur. Qu’Alary brosse ici avec réussite, l’auteur parvenant à montrer toute la complexité de ces deux personnages. Ce qui a probablement attiré l’auteur, c’est également le contexte de Gone with the wind, avec la guerre de Sécession en toile de fond et la défaite (ressentie comme une véritable humiliation encore longtemps après) des états du sud, obligés de donner leur liberté aux esclaves et de changer de modèle économique. En tout cas, tout cela en fait un roman riche, complexe, bavard aussi, on l’a dit et donc pas évident à adapter. L’auteur s’en tire pourtant mieux que bien avec ce diptyque, au découpage fluide et graphiquement très abouti, même si ce n’est pas celui que l‘on préfère dans sa bibliographie.
(Récit en 2 tomes, 158 pages pour cette deuxième partie – Rue de Sèvres)